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Claude François, l'itinéraire tragique d'une idole

Le destin merveilleux et tragique de Claude François, alias "Cloclo", chanteur français de variétés et idole des jeunes mort brutalement en 1978, revit dans un film, sorti mercredi sur les écrans en France, sous les traits de Jérémie Rénier.[AFP/Archives]

Le destin merveilleux et tragique de Claude François, alias "Cloclo", chanteur de variétés et idole des jeunes mort brutalement en 1978, revit dans un film, qui sort mercredi sur les écrans en France, sous les traits de .

Pour le réalisateur de "Cloclo", Florent-Emilio Siri, les souvenirs du chanteur s'approchaient fort des clichés de "chanteur à minettes, superficiel et kitsch", brushing impeccable et costume à paillettes. D'ailleurs, il n'avait jamais acheté aucun de ses disques, confie-t-il.

Jusqu'à la révélation, à travers un documentaire, de sa complexité et de sa modernité aussi: créateur de "Comme d'habitude", succès universel sous le titre "My Way" chanté par Frank Sinatra, l'homme aux 40 tubes fut aussi l'inventeur du fan club, ou le premier à imposer des danseuses noires à la télé, rappelle-t-il.

Mais rien de ce parcours éclair, de "Belles, belles, belles", en 1962, jusqu'à sa , foudroyé à 39 ans par un court-circuit en 1978 en changeant une ampoule électrique, ne se comprend sans un traumatisme de l'Histoire, qui l'arrache à l'enfance, en 1956.

Expulsée d'Egypte où le père était contrôleur du canal de Suez, la famille qui vivait dans le confort atterrit à Monaco, sans le sou. Ils ont tout perdu, le père s'enfonce et d'exigeant devient amer. Au point de ne plus jamais adresser la parole à son fils qui a choisi la musique plutôt que la banque.

Ce sentiment de déclassement social, la rage de sortir de la pauvreté, de n'y jamais replonger et de gagner l'admiration paternelle, même posthume, ont agi comme un puissant moteur dans la carrière de Claude François.

Le film prend le temps d'inscrire la trajectoire du chanteur dans ces débuts âpres, où il se vend pour 500 francs comme batteur de l'orchestre de Monaco.

"La dureté de sa jeunesse"

Jean-Marie Périer, photographe des stars des années 60 et 70, se souvient du jeune homme, rencontré à 17 ans à la radio Europe 1: "Je n'aimais pas particulièrement sa musique mais son personnage m'a tout de suite attaché: la dureté de sa jeunesse, ce n'est vraiment pas une légende", confie-t-il à l'AFP en évoquant cette "rage extraordinaire de s'en sortir".

Le film "Cloclo", coproduit par les fils de l'intéressé, donc adoubé par la censure familiale à l'exception notable de la soeur, Josette, qui a coupé les ponts à cette occasion, semble honnête à ceux qui l'ont connu.

Mais "Cloclo", à l'écran comme dans la vie sans doute, éclate à son meilleur dans les scènes et l'hystérie des concerts, dans les spots.

Pour suivre le rythme et les performances de ce showman hors-pair, Jérémie Rénier, aidé par sa ressemblance avec le modèle, a subi cinq mois d'entraînement à raison de 1.200 abdos par jour. L'acteur s'est plié à un régime épuisant pour rentrer "dans la peau d'un personnage très exigeant envers lui-même", explique-t-il.

Cinq perruques et 80 costumes, 400 apparitions télé et les souvenirs des autres ont nourri cette figure impatiente, exigeante jusqu'à la tyrannie, qui n'aurait pas aimé vieillir.

A ce jour, Claude François a vendu plus de 67 millions de disques, dont la moitié depuis sa mort. Il demeure l'un des plus grands noms de la variété française.

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