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Blade Runner : les 8 raisons qui en font un film culte

«Blade Runner» est sorti sur les écrans en 1982. «Blade Runner» est sorti sur les écrans en 1982. [Capture écran]

Alors que «Blade Runner 2049» rencontre le succès à la télé à chaque rediffusion, il est temps de se rafraîchir la mémoire pour se souvenir de ce qui a fait du film d'origine de 1982 une oeuvre culte.

Le contre-emploi d'Harrison Ford

Alors qu'il est au sommet de sa coolitude après que George Lucas («Star Wars») et Steven Spielberg («Indiana Jones») ont fait de lui un héros de film pop-corn, Harrison Ford est utilisé à contre-emploi par Ridley Scott.

En effet, dans ce film de science-fiction aux allures de polar noir, l'acteur joue un chasseur d'androïdes chargé de tuer froidement quatre répliquants rebelles et dangereux qui se sont échappés de Mars pour se cacher sur Terre. Sous les traits de Rick Deckard, Ford devient taiseux, brutal et désabusé.

On peut même découvrir dans son personnage un avatar du détective Philip Marlowe des romans de Raymond Chandler. Une référence qu'avouera un jour Ridley Scott.

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© Capture écran Daily Express

La belle Sean Young

Jeune actrice inconnue de 23 ans, Sean Young a été choisie pour interpréter le rôle de Rachel par Ridley Scott. Mais au départ, le rôle de l'héroïne devait être attribué à une star déjà connue du grand public. Philip K. Dick, l'auteur du roman de science-fiction dont est tiré le film «Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques?», envisageait en effet d'embaucher Victoria Principal, la Pamela Ewing de «Dallas».

Sean Young est un des visages inoubliables du film de Ridley Scott. Elle incarne une femme à la fois fatale et fragile ; une réplicante qui découvre un peu par hasard qu'en réalité elle n'est pas humaine. 

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© Capture écran

La scène où Rachel passe le test de Voight-Kampff

«Blade Runner» est traversé par des moments de grâce. Des scènes où chaque plan est d'une beauté à tomber par terre... où la lumière en clair-obscur des intérieurs est digne d'un tableau de Georges de La Tour. On peut évoquer par exemple la scène dans laquelle Rick Deckard/Harrison Ford fait passer le test de Voight-Kampff à Rachel/Sean Young. Cette séquence de questions-réponses sur l'empathie destiné à démasquer les réplicants est un des moments clés du film.

Le visage de Rachel est dans la pénombre. La lumière inonde sa fumée de cigarette en en faisant un écran que le spectateur cherche à percer du regard pour s'emparer du trouble de la jeune femme qui peu à peu apprend la vérité sur sa condition.

L'ambiance néo-noire et l'esthétique rétro-futuriste

Le film se passe en 2019 dans une ville tentaculaire. La Terre - polluée, grouillante, déshumanisée - est abandonnée peu à peu par les hommes qui ont trouvé refuge sur Mars. La mégalopole imaginée par Scott est un mélange entre Los Angeles et Hong Kong. L'action se déroule la nuit, dans le brouillard dans des rues battues par des pluies diluviennes où pullulent les échoppes.

Les scènes d'intérieur sont souvent baignées dans des déclinaisons d'ocres. Toutes ces éléments font partie des codes du film noir utilisés avec une grande intelligence par le réalisateur. En homme issu du monde de la publicité, Ridley Scott a su aussi ne rien laisser au hasard. Tous les postes de la production (effets spéciaux, costumes, décors, design des véhicules notamment des voitures volantes appelées les spinners...) répondent à un cahier des charges d'une rare cohérence.

Les costumes sont aussi à examiner avec attention. Le manteau de Deckard, le tailleur noir de Rachel, sa coupe de cheveux s'inspirent de la mode des années 1930 tout en y instillant une dimension d'avant-garde qui inspirera les tendances futures. 

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© Capture écran

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© Capture écran

L'histoire d'amour impossible

L'intrigue de «Blade Runner» ne tourne pas que sur la chasse à l'homme menée par Deckard. Une romance vient se greffer au récit. Deckard, le flic sans âme, tombe amoureux de Rachel, la réplicante aux sentiments exacerbés. Deux êtres qui, par nature, n'auraient jamais pu/dû se rejoindre, se comprendre. La première fin du film, voulue par les studios en 1982, faisait terminer cet idylle favorablement. Dix ans plus tard, dans la version respectant la vision de Scott, la conlusion de cette romance reste en suspens. 

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© Capture écran

Le monologue métaphysique final sous la pluie

L'affrontement final entre Roy Batty, le chef des réplicants rebelles incarné par Rutger Hauer, et Rick Deckard est le climax du long métrage. Après un «cache-cache» oppressant dans un immeuble désaffecté, Deckard fuit par le toit. Roy Batty, tout à sa traque, devise sur la condition humaine et celle des réplicants et rejoint Deckard, à bout de souffle, pour s'asseoir en tailleur devant lui et rendre son dernier souffle. Le réplicant serait-il en train d'accepter l'ordre des choses ou au contraire, par son geste désespéré, fait-il oeuvre de rébellion ultime par son sacrifice?

Toujours est-il que pour la petite histoire, on sait que Rutger Hauer a improvisé en ajoutant «comme... les larmes dans la pluie» à sa dernière ligne de dialogue : «Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme… les larmes dans la pluie… Il est temps de mourir. » Ajoutant ainsi un supplément d'âme à la plus belle scène de ce chef-d'oeuvre. 

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Copyright Warner Bros. France

Des plans inoubliables...

Qui se passent de commentaires.

La question que tous les fans se posent...

Harrison Ford est-il un réplicant qui s'ignore? C'est la question que les fans se posent depuis trente-cinq ans et qui trouvera peut-être enfin sa réponse dans le film de Denis Villeneuve. Plusieurs théories de fans ont vu le jour depuis 1982. Interrogés, les intéressés ont donné leur avis. Pour Harrison Ford, Deckard n'est pas un répliquant.

Quant à Ridley Scott, il a avoué il y a quelques années que pour lui, Deckard a toujours été un réplicant. Son director's cut va d'ailleurs en ce sens puisqu'il y a ajouté une scène de rêve éveillé où Deckard voit une licorne courir en forêt. Ainsi qu'une fin plus ouverte et énigmatique que celle des studios dans le film initial avec notamment le dépôt d'une licorne en origami laissée devant la porte de l'appartement de Deckard par son collègue Gaff, un personnage qui reste mystérieux tout au long du film. La mémoire des réplicants étant fabriquées avec celle déjà existante de personnes réelles, ces composantes prouveraient que Deckard et Gaff sont liés d'une certaine manière... Mais rien n'est moins sûr. 

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© Capture écran

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© Capture écran

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