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L'illustratrice japonaise Chiaki Okada nous fait découvrir l'enfance

[Pottsun Tototo wa Ame no Oto © Kazuyo TODA, Chiaki OKADA, 2012 / PHP Institute, Inc. / BCF-Tokyo]

Les bibliothèques françaises s'enrichissent depuis peu de contes pour enfants venus du Japon. Présente au salon du livre jeunesse de Montreuil, l'illustratrice Chiaki Okada a répondu à nos questions.

C'est l'une des auteures les plus connues en France pour ses travaux toujours emprunts d'une poésie contemplative. Ses œuvres, qu'elle coréalisent avec des scénaristes japonais, sont éditées chez Nobi Nobi. Elles donnent à voir une vision de l'enfance douce et attachante, en traitant tour à tour des rêves d'enfants, de leurs angoisses et de leurs interrogations face au monde qui les entoure.

Comment en êtes-vous venue à travailler sur les livres pour enfants ?

Plus jeune, je travaillais dans le dessin, mais pas pour les enfants. Ensuite j'ai eu trois enfants et je les ai élevés, un fois grands, c'est le souvenir du contact et du toucher quand je les prenais dans mes bras. C'est ce qui m'a donné envie de dessiner des livres pour enfants, pour les garder dans mes mains.

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Comment travaillez-vous ?

Pour ce qui est de la technique, je dessine d'abord au crayon gras sur du papier à aquarelle, ensuite, je scanne mes dessins et j'ajoute des effets grâce à l'ordinateur. Enfin, j'imprime mon travail et dessine à nouveau des retouches au crayon. Du point de vue de la relation avec les éditeurs et auteurs, je reçois l'histoire et je dessine en fonction, souvent j'ai toute liberté pour les illustrer. Parfois, je rencontre l'auteur, parfois non, cela dépend, il m'arrive même de ne les  rencontrer qu'une fois le projet fini.

Regardez-vous ce qui est fait en Occident, voire en France, sur ce type d’histoires ?

Non, je ne regarde pas ce qui se fait en Occident. Mes influences sont plutôt classiques de ce point de vue. J'aime par exemple beaucoup Toulouse-Lautrec ou George de la Tour, ce dernier m'a d'ailleurs beaucoup inspiré pour l'album «Douce Lumière».

Y a-t-il, selon vous, des différences entre les enfants japonais et français, avec des sujets qui sont abordés différemment, par exemple, selon les pays ?

Avant de venir en France à l'occasion du Salon de Montreuil, je n'avais jamais rencontré d'enfants non japonais. Aujourd'hui, je me rends compte qu'en réalité, ils sont pareils !

Pour ce qui est de la différence de traitement d'un sujet selon la culture, je pense que le point de vue de l'individu prévaut sur son appartenance à une culture. J'ai par exemple illustré une histoire nommée Zashiki Bokko, qui est une histoire classique au Japon. D'autres illustrateurs l'avaient déjà traitée, mais j'ai essayé de ne pas regarder les travaux des autres jusqu'à la fin et j'ai découvert après que chaque illustrateur avait interprété de manière différente cette histoire.

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Dans vos œuvres, la place de la mère est prédominante. Que représente-t-elle selon vous ?

Une mère représente des choses différentes selon l'âge de l'enfant, petit, elle représente tout, elle est en elle-même la solution à tout (si elle prend l'enfant dans les bras tous ses problèmes sont réglés). La mère est tout pour l'enfant à un certain âge, c'est pour cela qu'elle a cette place dans mes illustrations.

Plus largement, que pensez-vous de la France et de sa culture ?

La France représente pour moi le beau et l'esthétisme dans tout. Quand un Français fabrique quelque chose, c'est forcément beau. Voilà mon image de la France !

Chiaki Okada est l'illustratice des ouvrages suivants, tous disponibles aux éditions Nobi Nobi : «Jour de Pluie», «Le Portrait de Nounours», «Douce Lumière» et «J'attends Maman».

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