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On a vu «Cold War», entre amour et Guerre Froide

Joanna Kulig et Wiktor Tomasz Kot jouent deux amants passionnés par l'amour et la musique. [© Diaphana Distribution]

En lice pour la première fois pour la Palme d’or, ce drame signé par le Polonais oscarisé Pawel Pawlikowski, séduit par sa mise en scène et ses acteurs. Un sublime hommage à ses parents.

Filmé en noir et blanc, «Cold War» qui sortira sur les écrans français le 31 octobre, conte l’histoire de Zula (Joanna Kulig) et Wiktor (Tomasz Kot), artistes et amants en pleine Guerre Froide. Originaire d’une famille modeste, la jeune femme vivant dans la Pologne d’après-guerre, intègre une chorale folklorique dans laquelle elle chante et danse avec fougue. Son caractère bien trempé et son allure slave charment rapidement le musicien de l'intelligentsia citadine.

Mais, leur romance cachée ne peut s’épanouir sous l’ère communiste. Wiktor décide donc de s'enfuir vers l’Ouest pour vivre de sa passion et découvrir le jazz, tout en attendant que sa belle le rejoigne.

La chanson de Gainsbourg, «Je t’aime, moi non plus», pourrait résumer cette histoire d’amour de Pawel Pawlikowki. Le couple se retrouve, se déchire mais semble, malgré tout, inséparable dans cette vie qui les mène de la Pologne au Paris des années 1950.

Porté par une bande-originale sublime et l’interprétation très juste de ses acteurs, «Cold War» est une réussite. Un drame largement apprécié par les festivaliers, à en croire les applaudissements à la sortie de la projection. Les spectateurs passent du rire aux larmes, jusqu'à cette fin des plus romanesques. Jamais le cinéaste de 60 ans n’évoque la situation politique frontalement. Tout est implicite, suggéré... comme l'était la vie à l’époque stalinienne. Le choix du noir et blanc et du format (quasi carré) renforcent l’idée que l'existence n’était pas rose pour des milliers de citoyens.

Récompensé d’un Oscar du meilleur film étranger en 2015 pour son long-métrage «Ida», Pawel Pawlikowki, qui a fait le déplacement sur la Croisette malgré une jambe cassée, pourrait prétendre à un prix le 19 mai. Très fier de cette œuvre, il s’est, en partie, inspiré de la romance de ses parents faite de hauts et de bas. «Deux personnes aussi fortes l'une que l'autre, qui s'aiment, se détestent, se trahissent, divorcent, quittent leur pays, se rencontrent de nouveau, se remettent ensemble à l'étranger. (…) Les meilleurs personnages dramatiques que j'aie rencontrés dans ma vie », a-t-il expliqué. 

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