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De moins en moins visitée, le navire L'Hermione veut se renouveler

L'Hermione à Port-Vendres en avril 2018 [RAYMOND ROIG / AFP/Archives] L'Hermione à Port-Vendres en avril 2018 [RAYMOND ROIG / AFP/Archives]

L'Hermione, réplique de la frégate qui emmena La Fayette en Amérique, attire moins les foules depuis son retentissant voyage inaugural vers les Etats-Unis en 2015. Pour garantir la survie du navire, l'association qui le gère et son port d'attache, Rochefort (Charente-Maritime), sont condamnés à se renouveler.

«Un bateau en construction, on vient le voir et le revoir. On a eu en moyenne 220 à 230.000 visiteurs par an pendant une quinzaine d'années» sur le chantier naval de Rochefort, rappelle Bertrand Sallé de Chou, délégué général de l'association Hermione-La Fayette, qui a porté le projet.

«Mais depuis 2016 on fait moins 10% par an. Or notre point mort financier s'établit à 220.000 visiteurs! Il nous faut un nouveau modèle économique pour le maintenir en état», constate-t-il. Le coût annuel de l'entretien de L'Hermione avoisine les 800.000 euros.

L'association qui gère le navire entend donc «le faire naviguer davantage pour aller au devant des masses de touristes» et engranger au passage des recettes.

Un nouveau modèle qui devra tenir compte de la convention signée entre l'association et la ville de Rochefort, qui fait obligation à la frégate de passer neuf mois par an au port charentais-maritime...

Car la commune, la communauté d'agglomération de Rochefort (CARO), le conseil départemental et la Région ont financé plus de la moitié de la construction de L'Hermione, 14 millions sur 26 au total. Et si l'association dispose d'un budget de quelque 4 millions d'euros par an, financé à 80% par les visites du navire et sa boutique, elle perçoit tout de même 240.000 euros de subventions publiques.

Comme les parcs d'attraction

Maire de Rochefort et président de la CARO, Hervé Blanché (LR) veut lui aussi faire évoluer L'Hermione, et sa ville avec elle. Pour la convention, «on peut s'adapter», assure-t-il.

«Il faut de l'investissement et un renouveau au niveau de l'arsenal pour qu'il vive même quand L'Hermione n'est pas là. C'est comme dans les parcs d'attraction, il faut toujours se renouveler, sinon la fréquentation chute», reconnaît le maire.

L'Hermione en août 2015 dans son port d'attache à Rochefort [XAVIER LEOTY / AFP/Archives]
L'Hermione en août 2015 dans son port d'attache à Rochefort

Il imagine déjà l'arsenal voulu par Louis XIV et construit par Colbert «en parc naturel, parc d'attraction et parc d'animation», en réaménageant par exemple le village de L'Hermione, aujourd'hui construit en bâches de chantier, pour une nouvelle forme de visite, la création d'un lieu d'animations, de restauration... Hervé Blanché envisage également d'y rapatrier le Conservatoire du Bégonia de Rochefort ou la réplique du Radeau de La Méduse, actuellement exposé au Musée de la Marine de la ville.

De quoi compléter l'offre touristique de cette ville de 25.000 habitants, qui comprend déjà un parcours accro-branches en pleine ville, installé sur une reconstitution de vieux gréement, la Corderie royale et le Centre international de la mer.

Le maire de Rochefort veut encore mobiliser son service «patrimoine» pour se servir de L'Hermione et de l'arsenal comme appât pour guider les touristes vers d'autres monuments de la ville, à l'instar de l'étonnante maison de l'écrivain Pierre Loti (sélectionnée pour bénéficierdu Loto du patrimoine) ou d'autres musées locaux, sans oublier le thermalisme.

L'association Hermione-La Fayette, la ville et l'agglomération doivent ensemble faire des annonces sur l'offre touristique et le plan d'investissement autour du navire à son retour de son périple de ce printemps en Méditerranée, le 17 juin.

Un voyage 2018 qui l'a emmené jusqu'à Monaco, en passant par Tanger, Barcelone, Sète, Marseille, Toulon, Portimao (Portugal) pour un coût de près de 2 millions d'euros.

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