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Nouveau déboire pour le minier Anglo American au Brésil

La mine de platine d'Anglo American à Rustenburg en Afrique du Sud, le 16 janvier 2013 [Stephane de Sakutin / AFP/Archives] La mine de platine d'Anglo American à Rustenburg en Afrique du Sud, le 16 janvier 2013 [Stephane de Sakutin / AFP/Archives]

Déjà pris dans la tourmente sociale en Afrique du Sud, le géant minier Anglo American a été rattrapé par les déboires de Minas-Rio, son projet pharaonique de production de minerai de fer au Brésil, qui l'a obligé à passer mardi une provision de 4 milliards de dollars.

L'investissement dans ce projet devrait grimper à 8,8 milliards de dollars contre une précédente fourchette haute de 8 milliards, et la première livraison de minerai de fer sera retardée d'un an à fin 2014, indique le groupe coté à Londres et Johannesburg dans un communiqué.

La charge pour dépréciation de 4 milliards de dollars après impôts sera inscrite dans les comptes du groupe au 31 décembre 2012. L'estimation des coûts comprend une enveloppe de 600 millions de dollars pour faire face aux risques.

"Nous sommes clairement déçus que les nombreuses difficultés rencontrées par notre projet Minas-Rio ont contribué à une augmentation significative des investissements, conduisant à cette charge", a déclaré Cynthia Carroll, la directrice générale, qui doit bientôt laisser sa place à Mark Cutifani.

"En dépit de ces difficultés, nous restons confiants dans l'attractivité de Minas-Rio à moyen et long-termes ainsi que dans son positionnement stratégique et nous restons engagés dans le projet", a-t-elle ajouté.

Minas-Rio est un vaste gisement de minerai de fer situé dans les Etats de Minas Gerais et Rio de Janeiro, dans le sud-est du Brésil. Le minerai y sera extrait puis exporté via Açu, situé à plus de 500 kilomètres, la mine devant être reliée au port par une immense conduite.

Anglo American avait pris le contrôle complet de la mine en 2008, dans le cadre d'une transaction avec le groupe local MMX d'une valeur totale de plus de 5 milliards de dollars.

Des mineurs sud-africain du groupe Anglo American Platinum lors d'un conflit avec leur entreprise, en octobre 2012 à Rustenburg en Afrique du Sud [Alexander Joe / AFP/Archives]
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Des mineurs sud-africain du groupe Anglo American Platinum lors d'un conflit avec leur entreprise, en octobre 2012 à Rustenburg en Afrique du Sud
 

Mais le projet a depuis accumulé les problèmes et les augmentations de coût. Selon ses dernières estimations, Anglo American devra payer plus cher que prévu pour racheter des terres et faire face à l'inflation des coûts de construction, alors que de nombreuses ressources sont mobilisées au Brésil à l'approche de la coupe du monde de football l'an prochain, et des Jeux olympiques de 2016.

Après avoir ouvert en baisse, l'action Anglo American prenait toutefois 2,30% mardi matin vers 09h25 GMT à la Bourse de Londres. Le montant de la dépréciation "semble en ligne avec les attentes", soulignent en effet les analystes d'Investec dans une note.

Cette annonce intervient alors que l'extraction de platine du groupe a chuté au quatrième trimestre à cause de la violente tourmente sociale qui a agité l'Afrique du sud.

Premier producteur mondial de ce précieux minerai avec sa filiale sud-africaine Amplats, le groupe a été paralysé par la vague de grèves sauvages qui avait démarré dans le sang en août à Marikana, mine du groupe Lonmin, avant de se propager au reste de l'Afrique du sud.

Amplats a annoncé récemment un vaste plan de restructuration dans le pays, prévoyant 14.000 suppressions d'emplois, finalement suspendu pendant deux mois, le temps de négociations avec les syndicats et le gouvernement.

Face à ces difficultés, Cynthia Carroll avait annoncé en janvier sa démission, laissant sa place à partir du mois d'avril à Mark Cutifani, directeur général du groupe sud-africain de production d'or AngloGold Ashanti.

Anglo American n'est toutefois pas le seul à traverser une mauvaise passe dans le secteur. Rio Tinto a annoncé dernièrement la démission de son directeur général Tom Albanese, après avoir passé des dépréciations massives de 14 milliards de dollars en raison de déboires au Mozambique et dans sa division aluminium.

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