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Avec Galileo, l'Europe veut concurrencer le GPS

Une image de synthèse représentant le satellite européen Galileo. [J.HUART / ESA / AFP]

L'Union Européenne ambitionne de devenir un acteur incontournable dans le domaine de la géolocalisation, toujours plus présente dans notre quotidien, en lançant ce jeudi les premiers services de son système de navigation, Galileo. L'objectif : rivaliser avec le GPS américain.

L'utilisation des premiers signaux des satellites Galileo, sera toutefois réservée à une poignée de privilégiés dont le smartphone a été équipé d'une puce spéciale, comme l'a fait savoir la Commission européenne. La grande majorité devra attendre l'arrivée en masse de produits compatibles, encore rares : smartphones, montres connectées, voitures...

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Un programme de navigation par satellites ne se résume pas à trouver la bonne route. Aujourd'hui les services de positionnement ont envahi notre vie. Commander une pizza, partager sa localisation sur les réseaux sociaux, préparer un marathon, trouver une station-service, un Pokemon voire un amant à proximité (cf Tinder)... Le nombre d'applications fondées sur la navigation par satellites ne cesse de croître.

Un positionnement d'une précision inégalée

Les objets connectés sont aussi de plus en plus nombreux à passer par les satellites pour communiquer, comme le capteur proposé aux personnes âgées et qui envoie un SOS en cas de chute, le collier qui surveille la santé de votre chat, la balise qui permet de retrouver vos clés ou localiser vos enfants à tout moment... Quelque 10% du PIB européen dépend aujourd'hui des systèmes de positionnement par satellites, et d'ici 2030 ce pourcentage pourrait grimper à environ 30%, selon le Cnes, l'agence spatiale française.

Le principal atout promis par le système européen par rapport à ses rivaux américain (GPS), russe (Glonass) et chinois (BeiDou): un positionnement d'une précision inégalée, de l'ordre du mètre, voire de quelques centimètres pour le service payant. «Avec le GPS on sait où un train se trouve sur la carte de France, avec Galileo on sait sur quelle voie il se trouve», affirme Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes, l'agence spatiale française. 

Trente satellites en 2020

Galileo est compatible avec le GPS, ce qui permettra d'accéder aux deux systèmes simultanément pour améliorer la qualité et la fiabilité de la position. Au démarrage, la précision de Galileo ne sera pas optimale. Il faudra attendre 2020 - date à laquelle une trentaine de satellites (contre une quinzaine actifs aujourd'hui) seront en orbite - pour que le système européen puisse offrir sa meilleure précision sur tout le globe.

Le maillage sera alors suffisant pour que le signal passe même dans les rues étroites bouchées par de hauts immeubles où pour l'instant on ne capte rien, selon le Cnes. Autre avancée concrète, pour les opérations de recherche et de sauvetage: un appel de détresse sera visible, en temps réel, de n'importe où sur le globe. «Aujourd'hui, il faut au moins trois heures pour qu'une personne, perdue en mer ou en montagne soit détectée» alors qu'avec Galileo, il ne faudra que «10 minutes», indique Lucia Caudet, porte-parole de la Commission européenne. 

«Le GPS, le Galileo américain»

Outre un positionnement plus précis, Galileo doit offrir deux services inexistants avec le système américain. Son signal sera d'abord daté à quelques milliardièmes de secondes près, une fonction utile par exemple pour les assurances en cas d'accident de circulation ou pour les fournisseurs d'énergie qui gèrent un réseau. 

Ensuite, un système d'authentification permettra à l'utilisateur d'avoir la certitude qu'il utilise bien le signal Galileo et pas un leurre, une garantie notamment pour les futurs véhicules autonomes face aux dangers éventuels d'un piratage à distance.

«On entend ici ou là que l'ambition, c'est que rapidement on ne dise plus que 'Galileo est le GPS européen' mais que 'le GPS est le Galileo américain', s'amuse Jean-Yves Le Gall. «Ca mettra un certain temps quand même...» Le programme Galileo, d'un budget de plus de 10 milliards d'euros a été lancé en 1999 par l'Union européenne et devrait être totalement déployé et opérationnel en 2020.

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