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Comment les joueurs de foot concilient ramadan et Coupe du Monde ?

Image d'illustration.[AFP]

Cette année, le début du jeûne du Ramadan coïncide avec la Coupe du Monde de football. Pour les joueurs de confession musulmane engagés avec leur sélection dans le Mondial 2014, concilier respect de la foi et pratique sportive de haut niveau, risque de s’avérer complexe.

 

Le mois du ramadan 2014 s'ouvre le samedi 28 juin ou le dimanche 29 juin. Ces jours-là seront marqués par le début de la phase finale de la Coupe du Monde, avec les quatre premiers huitièmes de finale disputés respectivement à 18 et 22h (heure de Paris).

Les joueurs de confession musulmane toujours en lice à cette période pour remporter le Mondial (la finale est prévue le 13 juillet), devront dès lors apprendre à jongler entre le respect du jeûne d'une part, et la pratique du football en compétition d'autre part.

Deux usages d'ordinaire difficilement compatibles, et, encore moins conciliables dans le cadre de la Coupe du Monde 2014. Ce, en raison du climat chaud et humide qui pourrait sévir à cette époque de l'année dans certaines villes brésiliennes comme Recife ou Fortaleza.

 

Déshydratation et hypoglycémie

Plus que la privation de nourriture, c’est avant tout la déshydratation qui s’érige en principal obstacle pour le footballeur jeûneur.

Car une carence en eau multiplie les chances de blessures, notamment au niveau des lombaires, des articulations et des muscles. Il est ainsi conseillé aux joueurs de boire au moins 2 litres d’eau dès la rupture du jeûne le soir.

L’autre difficulté réside dans les risques d’hypoglycémie. La pratique d’un sport à jeun a tendance à brûler d’abord les sucres et les acides gras, puis les réserves de glycogène, graisse et protéine. Le joueur s’expose à une déficience énergétique. En résultent dès lors, une sensation de "jambes coupées", un "manque d’huile dans le moteur", qui se concrétisent bien souvent par d’intenables fringales.

Dans ces conditions, il parait improbable d’attendre des performances de bonne facture de la part des sportifs observant le ramadan.

 

Un ramadan "aménagé"

Néanmoins, les effets du jeûne peuvent être atténués. Les joueurs musulmans bénéficient, dans certains cas, de la bienveillance de leur entraîneur qui peut décider d’adapter les séances d’entraînement. Le cas notamment de Christian Gourcuff, ancien entraîneur du FC Lorient et futur sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie, qualifiée pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil.

"Ce qui est clair, c'est que pendant le Ramadan, j'aménage mes entraînements pour les joueurs musulmans. C'est un seul entraînement par jour", déclarait-il au journal L’Equipe en 2011.

Autre possibilité pour le joueur : bénéficier d’une dérogation d’un imam – ce que prévoit le Coran – afin d’aménager son mois du jeûne en fonction du calendrier de ses échéances sportives. Il peut être, par exemple, autorisé de décaler de quelques heures sa période de jeûne.

"L’été, avec la chaleur et quand on est en pleine phase de préparation ou de reprise des championnats, c’est encore plus dur. Quand j’étais professionnel, je faisais le ramadan, mais en l’aménageant. Je ne jeûnais jamais les jours du match, et je rattrapais ces journées plus tard dans l’année, comme le Coran l’autorise", résume bien l'ancien international marocain Walid Regragui à Jeune Afrique.

 

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