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Pourquoi le cancer du sein menace les femmes qui travaillent la nuit

Travail de nuit Une femme dans une usine.[DENIS CHARLET / AFP]

Les femmes qui travaillent de nuit ont 30% de risques accrus que les autres d’avoir un cancer du sein au cours de leur vie. C’est le constat alarmant que dresse une étude française publiée aujourd’hui. Entretien avec le docteur Sylvie Royant-Parola, spécialiste du cycle de sommeil.

Est-ce que la conclusion de cette étude vous surprend ?

Nous savions déjà que le travail de nuit perturbait le rythme biologique de l’être humain et que par conséquent il était néfaste pour l’organisme. De ce point de vue, là je ne suis donc pas surprise. En revanche,  ce qui est nouveau dans cette étude, c’est que les chercheurs ont réussi à dresser une statistique de risque, ces fameux 30% de risques accrus du cancer de sein chez les femmes qui travaillent de nuit.

Pourquoi les femmes sont particulièrement touchées ?

Car le corps féminin a une cyclicité hormonale différente de l’homme et qu’elle est plus sensible aux dérèglements hormonaux. Car tout l’enjeu est là : la mélatonine, l’hormone du sommeil secrétée par le cerveau, est inhibée par la lumière. Le corps humain produit normalement la mélatonine la nuit. Du coup, les cycles de cette hormone sont directement perturbés par le travail de nuit qui empêche sa production normale.

Pourquoi le sein est particulièrement touché ?

Le sein est hormono-dépendant. De plus, des recherches ont montré que la mélatonine a des effets protecteurs contre le cancer. A partir de ces constats-là, il n’est pas étonnant d’assister à une recrudescence des cancers du sein chez la femme qui exercent une profession de nuit. Mais que faire ? Arrêter la production de nuit ? Dans notre société, cela parait impossible. Ce qui semble plus envisageable, c’est d’avoir des rotations plus régulières et qu’une femme ou même un homme ne travaille pas toute sa vie la nuit.

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