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L'association Utopia 56 lance un «réseau d'hébergement citoyen» pour les migrants

Les Parisiens sont invités à ouvrir leur porte aux migrants à la rue. [MAHMUD TURKIA / AFP]

L'association Utopia 56, très active dans l'aide aux migrants, a lancé mercredi un «réseau d'hébergement citoyen» pour les exilés, notamment mineurs, ne pouvant accéder aux structures saturées, en particulier à Paris.

«L'Etat n'accueille pas correctement. Nous proposons aux Français d'ouvrir leur maison et de donner un peu d'amitié», explique dans un communiqué l'association, qui propose «un cadre simple et un accompagnement» aux bénévoles intéressés. L'initiative vise les exilés «majeurs, même s'ils n'ont pas leurs papiers», ainsi que «les mineurs étrangers isolés avant leur prise en charge par l'Aide Sociale à l'Enfance», explique Utopia 56, qui estime que «des centaines de réfugiés adolescents dorment actuellement dans les rues de Paris ou des grandes villes de France».

L'association espère avec ce dispositif pouvoir placer «au moins dix mineurs et dix majeurs par mois». Concrètement, les particuliers pourront signer une convention tripartite, associant le migrant et Utopia 56. «Nous allons inciter les hébergeurs a prendre des engagements sur des temps courts, qui pourront être renouvelés», a déclaré en conférence de presse l'une des initiatrices du projet, Valérie Le Bloa.

La menace du «délit de solidarité»

L'hébergeur s'engagera à «accueillir l'exilé comme un ami de la famille», à lui fournir «un espace de couchage» et l'accompagner «dans ses démarches administratives, de santé et d'apprentissage» du français. Du côté de l'exilé les engagements sont notamment de «se comporter avec respect et bienveillance» et de «mettre à profit cette période pour progresser dans son projet de vie».

Utopia 56, chargée de la logistique, organisera des entretiens pour «réfléchir avec le citoyen hébergeur sur le projet d'accueil» et assurera un suivi. «Dans la majorité des cas, les hébergeurs Utopia 56 ne prendront aucun risque» car l'exilé «sera en situation légale», ayant déposé une demande d'asile, explique l'association. Mais «sur certaines situations», les hébergeurs «assumeront en toute connaissance de cause de risquer le délit de solidarité».

Même s'il n'existe pas en tant que tel, le «délit de solidarité» est vivement dénoncé par les associations qui déplorent les procès intentés à des soutiens de migrants pour délit d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier. 

La loi écarte les cas où cette aide aux sans-papiers n'aurait donné lieu à aucune contrepartie, mais «les textes en vigueur ne protègent pas de manière absolue», assure cependant Me Julie Bonnier, avec qui Utopia 56 a travaillé sur ce projet.

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