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Une «task force» anti-Daesh face à la menace

Une équipe d'intervention anti-terroriste en pleine action. Photo d'illustration. [MINISTERE_INTERIEUR_DICOM_J_GROISARD_AP]

C’était l’une de ses promesses de campagne. A l’issue du conseil de Défense, désormais hebdomadaire, Emmanuel Macron, a annoncé, mercredi 7 juin, la création de la «task force» anti-Daesh.

Directement rattachée à l’Elysée, cette cellule opérationnelle doit permettre de prendre, au plus vite, les décisions qui s’imposent face à un danger terroriste

Une tâche d’autant plus grande que la menace est partout et protéiforme comme l’a encore prouvée, avant-hier, l’attaque au marteau sur un policier, à Paris.

Une institution au rôle central

Dénommée officiellement Centre national du contre-terrorisme (CNCT), la «task force» sera chargée de coordonner les services de renseignement, avec, au premier rang, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

L’ancien patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Pierre de Bousquet de Florian, prend la tête de cette nouvelle entité et en référera directement au président de la République. «Cela évite la dispersion des informations», observe Roland Jacquard, président de l’Observatoire international du terrorisme.

Car si la DGSE et la DGSI, fortes respectivement de 4 500 et 3 300 agents environ, restent les deux organismes incontournables de la lutte anti-terroriste, leur collaboration n’a pas toujours été exemplaire.  Après les attentats de 2015, un rapport parlementaire avait d'ailleurs pointé un défaut de coordination.

Pierre de Bousquet de Florian aura sous ses ordres, au départ, une vingtaine d’agents représentant les différents services et des analystes. Installée au plus près de l’Elysée, la «task force» devrait toutefois s’étoffer puisqu’elle est censée fonctionner 24H/24, afin, le cas échéant, de mobiliser les moyens adéquats pour agir «dans la demi-heure».

Enfin, comme cela se passe déjà à la Maison Blanche, elle devrait rédiger tous les jours des notes de synthèse sur l’état de la menace en France et faire des comptes rendus hebdomadaires, lors du conseil de Défense.

Pas de risque zéro

Reste que cette nouvelle structure n'est pas la première tentative du genre. Elle s’intégre d’ailleurs dans le Conseil national du renseignement (CNR), créé en 2008 par Nicolas Sarkozy, et qui, lui aussi, sera dirigé désormais par Pierre de Bousquet de Florian.

Mais la «task force» est la première «dédiée spécifiquement au terrorisme sous l’autorité du chef de l’Etat», souligne Roland Jacquard. Le risque est donc surtout politique car une unité de coordination qui dépend directement d’Emmanuel Macron l’exposerait en cas d’échec.

Son efficacité pourrait aussi être freinée face à des terroristes qui, parfois autoradicalisés, échappent aux radars et n’hésitent pas à attaquer au hasard. Des menaces, par nature, totalement imprévisibles.

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