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Côte d'Azur : un maire demande à H&M de proscrire les vendeuses voilées

Un maire de la Côte d'Azur demande à H&M de proscrire les vendeuses voilées [JANERIK HENRIKSSON / TT NEWS AGENCY/AFP] Un maire de la Côte d'Azur demande à H&M de proscrire les vendeuses voilées [JANERIK HENRIKSSON / TT NEWS AGENCY/AFP]

Le maire LR de Mandelieu-La Napoule (Alpes-Maritimes) Henri Leroy a écrit au magasin de vêtements H&M de sa commune pour lui demander de proscrire le port du voile par ses vendeuses, dans un courrier publié au journal municipal.

Dans cette lettre en date du 24 avril, l'élu évoque des plaintes répétées de la part des clients du magasin et de ses administrés qui sont, insiste-t-il auprès de H&M, «gênés par la tenue vestimentaire à caractère religieux de vos salariées».

«Je crois donc utile de vous rappeler que la commune est attachée à l'identité républicaine et à la neutralité religieuse», ajoute M. Leroy, en citant un article du code du travail et une jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne autorisant selon lui l'employeur à interdire le foulard islamique. «Je vous demande d'agir pour qu'à Mandelieu-La Napoule, le port de signes religieux soient proscrits», conclut-il. Henri Leroy, 72 ans, est maire de Mandelieu-La Napoule depuis 1995 et conseiller départemental.

Sur le plan juridique, le maire fait fausse route, a cependant estimé l'Observatoire de la laïcité, dépendant de Matignon. En effet, analyse-t-il sur son compte Twitter, «la neutralité s'impose aux services publics, pas aux entreprises privées. La mairie méconnaît la laïcité et s'immisce dans 1 affaire privée».

Candidate aux législatives dans les Alpes-Maritimes et engagée contre l'islamophobie, Feïza Ben Mohamed a dénoncé une «polémique honteuse»: «Vous créez vous-même le communautarisme que vous dénoncez», a-t-elle tweeté. L'été dernier, des arrêtés pris par des maires de la Côte d'Azur pour interdire la baignade en maillot de bain intégral ou «burkini» après l’attentat jihadiste de Nice avaient déclenché une intense polémique.

Les élus, finalement contredits par le Conseil d'État et obligés de lever leur interdiction, jugeaient ces tenues «non respectueuses de la laïcité» malgré l'absence d'incident.

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