En direct
A suivre

J-M. Le Pen renvoyé devant le tribunal pour «provocation à la haine raciale»

Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen, le 31 mai 2017 à Marignane, dans le sud de la France [Franck Pennant / AFP/Archives] Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen, le 31 mai 2017 à Marignane, dans le sud de la France [Franck Pennant / AFP/Archives]

Jean-Marie Le Pen est renvoyé en correctionnelle pour «provocation à la haine raciale» pour ses propos tenus en 2014 sur la «fournée» et Patrick Bruel, d'origine juive, qui avaient fait scandale et semé la discorde au sein du FN.

Le président d'honneur du Front national sera jugé à Paris au côté de Jean-François Jalkh, le vice-président du FN, renvoyé pour le même motif en tant que directeur de publication du site FN.com où avaient été diffusés initialement ces propos.

Coutumier des poursuites judiciaires pour ses déclarations, Jean-Marie Le Pen s'en était pris en juin 2014 dans une vidéo diffusée sur le site internet du FN aux artistes engagés contre ce parti, comme Guy Bedos et Madonna. Alors qu'on lui avançait le nom de Patrick Bruel, d'origine juive, il avait ajouté : «Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois!» Cette phrase avait suscité des critiques virulentes au sein même du FN, sa présidente Marine Le Pen estimant qu'il s'agissait d'une «faute politique» et Louis Aliot, un des vice-présidents du parti d'extrême droite, qualifiant le choix de ce terme de «stupide politiquement et consternant».

Le Pen se défend

«Je me réjouis de ce renvoi puisqu'en raison de l'immunité parlementaire de M. Le Pen l'affaire avait un peu traîné», s'est félicité Gilles-William Goldnadel, l'avocat à l'origine d'une plainte déposée par le Congrès juif européen. Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) est également partie civile dans cette affaire. Jean-Marie Le Pen avait été mis en examen en février, après que le Parlement européen avait levé fin octobre son immunité parlementaire.

Son avocat, Me Frédéric Joachim, avait dénoncé des poursuites fondées sur des propos «volontairement tronqués», auxquels est attribuée une connotation qu'ils n'ont pas. «Le mot "fournée" que j'ai employé n'a évidemment aucune connotation antisémite, sauf pour des ennemis politiques ou des imbéciles», avait réagi Jean-Marie Le Pen a l'époque. «S'il y a des gens de mon camp qui l'interprètent de cette manière, c'est que ce sont des imbéciles!»

Dans la même affaire, le président d'honneur du FN a perdu en mai son procès en diffamation contre Paris Match, qui avait jugé "antisémites" ces propos dans un article de juillet 2014.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités