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Un mois après l'ouragan Irma : le traumatisme encore très vif aux Antilles

Le chemin de la reconstruction s’annonce long dans les Antilles ravagées par Irma. [Helene Valenzuela / AFP]

La vie reprend peu à peu son cours dans les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ravagées le 6 septembre. Mais le chemin de la reconstruction s’annonce long.

Un triste anniversaire. Il y a un mois jour pour jour, Irma transformait les Antilles françaises, habituel paradis sur terre, en véritable enfer.

Un ouragan de force 5 qui a tout balayé sur son passage, faisant onze victimes (124 au total dans la région) et des dégâts jamais vus.

Aujourd’hui, les habitants vivent ­encore, au quotidien, avec les séquelles de cette catastrophe. En particulier à Saint-Martin et Saint-Barthélemy, les îles les plus touchées par la catastrophe.

Des traces qui illustrent l’urgence d’agir pour ces habitants, dont ­certains ont tout perdu dans le cyclone, le plus dévastateur de l’histoire récente.

Une lente reconstruction

Malgré la mobilisation générale des services de l’Etat, des associations et des locaux pour repartir de l’avant, les besoins du quotidien restent immenses.

A Saint-Martin, un tiers seulement des habitants ont aujourd’hui accès à l’eau potable, rendant plus que nécessaires les nombreuses distributions.

Quant à l’électricité, ils ne sont que 60 % à pouvoir l’utiliser. Une situation qui handicape la vie de tous les jours, mais également toute volonté de remise en état.

Le Premier ministre, Edouard Philippe, l’a reconnu lui-même mercredi : «le chemin sera long» pour la reconstruction.

La population, déjà fragile économiquement avant Irma, est en outre démunie dans d’autres domaines. «On apporte une aide diverse, allant des déclarations à l’assurance au soutien psychologique», précise ainsi Martin Spitz, l’un des responsables de la ­Fondation de France, qui a ouvert des espaces d’information à travers toute l’île.

Chargée de centraliser les dons, l’association a ­indiqué hier avoir récolté 10 millions d’euros. Une somme qui sera consacrée en priorité aux plus démunis, alors que les dégâts d’Irma ont été chiffrés à au moins 1,5 milliard d’euros.

A cela s’ajoute les problèmes de sécurité. En effet, pas mois de 105 personnes ont été interpellées et 11 ­placées en détention après les ­pillages commis à Saint-Martin. Seule éclaircie : lundi, la rentrée des classes a pu avoir lieu à Saint-Barthélemy, et en partie à Saint-Martin.

Un avenir à réinventer

Dans les prochains mois, un véritable retour à la vie normale passera par une meilleure réhabilitation des bâtiments. A Saint-Martin, «les règles anti-cycloniques n’ont pas été respectées», concède Martin Spitz.

La relance économique est aussi au cœur de la reconstruction à long terme. Sur les deux îles, 80 % des entreprises sont sinistrées et leur redémarrage s’avère vital.

Pas sûr toutefois que les 3 000 sinistrés venus en ­métropole ne reviennent pour «reconstruire le territoire», comme l’a appelé de ses vœux la ministre des Outre-mer, ­Annick Girardin.

Considérés comme les premiers réfugiés climatiques de l’histoire de France, et traumatisés pour la plupart, ils se sont vu proposer hier un hébergement à Paris. 

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