En direct
A suivre

Agression sexuelle : le député LREM Christophe Arend visé par une enquête

Le député LREM, Christophe Arend, est accusé d'harcèlement sexuel par son ancienne attachée parlementaire. [AFP]

Christophe Arend, député LREM de Moselle, est visé par une enquête prémiminaire pour harcèlement et agression sexuelle, suite aux accusations de son ancienne assistante parlementaire, a annoncé le parquet de Sarreguemines (Moselle). L'enquête a été confiée au commissariat de Sarreguemines. 

L'accusatrice, qui a souhaité rester anonyme, raconte que tout a commencé en avril lorsqu’elle a décidé de rejoindre le «nouveau parti» En Marche. C’est à ce moment qu’elle rencontre son futur agresseur, Christophe Arend, dentiste et animateur du comité de Forbach (Moselle). Les législatives approchent et compte tenu des compétences de la jeune femme, diplômée d’un master de sciences politiques et philosophie politique au Canada, il lui demande rapidement d’être sa directrice de campagne. Le cauchemar aurait alors commencé.

«Les réflexions sur le physique débutent très vite», confie-t-elle à France Info. Des remarques comme «T’as de belles fesses, ouais il te va bien ce pantalon», deviennent insupportables. «C’était quelque chose de vraiment lourd car, tout de suite, on se sent humilié, comme une bête de foire. On se sent devenir une chose, ‘objectifié’», rapporte la femme à Franceinfo.

Des commentaires mais aussi des gestes de plus en plus ambigus. L’homme devient tactile et prend rapidement l’habitude de la serrer dans ses bras ou lui masser les épaules. «J’ai eu tout de suite l’impression qu’il était intéressé dans le sens sexuel et émotionnel», précise-t-elle à Franceinfo.

«Plus la campagne est intense et plus ça dégénère»

Un soir, le futur député, celui qui deviendra également son assistant parlementaire et la jeune femme, se retrouvent dans le cabinet dentaire de Christophe Arend, pour travailler. «Tard dans la nuit, il m’a embarqué sur ses épaules jusqu’au bout du couloir, m’a plaqué contre le mur (…) Il avait son corps à quelques centimètres de moi» se souvient, tristement, la jeune femme.

Sur le moment, elle préfère ne rien dire et garder l’histoire pour elle. «Je me sentais menacée tout le temps, j’étais mal, mais je voulais mener ce projet jusqu’au bout», raconte-t-elle. Et puis l’homme allait peut-être devenir député. Elle se raccrochait à cet espoir, «Je pensais que nos rapports deviendraient beaucoup plus professionnels au moment où il y aurait un contrat de travail. Je pensais que je serais davantage protégée».

La jeune femme l’a bien deviné : le 18 juin, Christophe Arend est élu député. Les trois collègues louent un appartement à Paris pour les premiers pas de ce dernier à l’Assemblée. «Un soir, j’étais assise sur les escaliers et c’est là où, par surprise, il arrive et me pince les deux seins», affirme-t-elle à Franceinfo. En réponse, elle tente de lui mettre un coup de pied, mais le député s’écarte. C’est à ce moment qu’elle commence à le haïr.

Il devient agressif au moment où il comprend qu'il n'obtiendra rien d'elle

Puisque Christophe comprend qu’il ne pourra obtenir aucune liaison ou rapport sexuel avec la jeune femme, son comportement change et devient agressif. «Il a tout fait pour me faire craquer. Les remarques sexistes continuent mais le niveau de tension est très fort (…) Par exemple, il passe et essaie de dégrafer mon soutien-gorge, de me toucher les seins», déplore la jeune femme. Un jour, le député lui enfonce même un doigt dans la bouche en mimant une fellation.

La situation devient invivable, elle ne tient plus et rompt sa période d’essai à la fin juillet. En septembre, elle reprend son entreprise mais la souffrance est toujours présente. Elle se remémore les agressions «Ça ne passe pas», se désole-t-elle.

Poussée par sa famille et l’affaire Weinstein, elle décide de porter plainte et révèle son histoire. Pour la jeune femme, il faut parler de cette histoire car «c’est un élu, les gens lui ont donné leurs voix et il est censé représenter la région, la République et tous les Français».

Christophe Arend «conteste les faits»

Le député La République en marche de Moselle Christophe Arend a annoncé, vendredi 20 octobre, à franceinfo, avoir à son tour «porté plainte pour dénonciation calomnieuse».

Le parlementaire «consteste les faits», selon son avocate. «De telles accusations sont graves et entachent considérablement l'honneur et la dignité de Monsieur Christophe Arend», a-t-elle affirmé, en assurant que l'élu avait «confiance dans la justice de son pays, qui saura établir la vérité sur les faits qui lui sont reprochés».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités