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L'ancien président du MJS accusé de harcèlement et d'agressions sexuelles

Les huit témoignages anonymes recueillis par le quotidien font état des agissements de Thierry Marchal-Beck entre 2010 et 2014. [JEAN-PIERRE MULLER / AFP]

Le mouvement de libération de la parole des femmes se poursuit. Une enquête de Libération révèle plusieurs témoignages accusant l’ancien président du MJS (Mouvement des jeunes socialistes) de faits de harcèlement ou d’agressions sexuelles.

Les huit témoignages anonymes recueillis par le quotidien font état des agissements de Thierry Marchal-Beck entre 2010 et 2014.

Les accusations pointent un mode opératoire similaire lors des différentes agressions : l’ancien président des MJS plaque ces victimes contre un mur, tente de les embrasser tandis qu’il glisse sa main sous leur haut ou leur jupe. Pour l’une des victimes, celui qui se fait appeler TMB, a même tenté de la contraindre à une fellation alors qu’ils étaient dans son bureau.

«Tu ne peux plus dire non»

Pour certaines, le harcèlement sexuel a démarré après une relation consentie avec Thierry Marchal-Beck. «Il disait : ‘comme tu as dit oui une fois, tu ne peux plus dire non maintenant’», témoigne l’une d’elles.

Une autre raconte comment le militant a insisté pour la raccompagner chez elle contre sa volonté. «Devant la porte de l’appartement, il me plaque contre le mur, commence à m’embrasser de force. Je mens et je dis qu’un de mes cousins dort à l’intérieur […] Pour ne pas que cela aille plus loin, je me sens obligée de lui faire une fellation», explique-t-elle six ans après les faits.

Une militante indique de son côté avoir vu sa carrière politique subir un coup d’arrêt après avoir refusé à plusieurs reprises les «avances» de Thierry-Marchal Beck.

Les faits, dont certains cadres du parti, avaient été alertés, sont d’autant plus troublants que l’ex-président de la MJS a fait du féminisme l’un de ses sujets de prédilection.

Dans la foulée de la publication de l’enquête de Libération, le Parti socialiste a dénoncé dans un communiqué des faits d’une «extrême gravité» qui «ne saurait rester sans suites judiciaires adéquates». «Nous affirmons notre détermination à lutter inconditionnellement contre toutes les violences faites aux femmes», ajoute le PS.

L'actuel président du MJS, Benjamin Lucas s'est dit quant à lui «révulsé par des comportements qui insultent nos valeurs». «J'exprime à ces femmes, en mon nom comme en notre nom collectif, toute notre solidarité, infaillible, totale, absolue et sincère, tant en soutenant leur courageuse décision de briser le silence qu'en les accompagnant dans la mesure de leurs souhaits dans les démarches qu'elles décident ou décideront d'entreprendre», écrit-il sur Twitter. 

Contacté par le journal, Thierry-Marchal Beck a refusé de s’exprimer, se disant simplement «sidéré». 

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