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Remaniement annoncé «dans la semaine» avec Griveaux porte-parole

Le délégué général de LREM Christophe Castaner, le 18 novembre 2017 à Lyon [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives] Le délégué général de LREM Christophe Castaner, le 18 novembre 2017 à Lyon [JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives]

Emmanuel Macron dévoilera finalement «dans la semaine» son mini-remaniement, avec sauf surprise Benjamin Griveaux comme nouveau porte-parole du gouvernement pour remplacer Christophe Castaner, devenu chef du parti présidentiel mais qui pourra garder son autre portefeuille ministériel.

Ce nouveau casting pourrait également prévoir un (ou une) nouvel entrant pour remplacer M. Griveaux dans ses attributions actuelles à Bercy, a-t-on appris mardi soir dans l'entourage du chef de l'Etat.

S'il doit quitter le porte-parolat, Christophe Castaner devrait donc rester secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, selon la même source, même si ce cumul suscite la polémique.

Le remaniement, promis pour mardi, a été reporté aux jours suivants, le temps de soumettre les déclarations de patrimoine d'un ou plusieurs nouveaux entrants à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, selon l'Elysée. Ces vérifications, devenues obligatoires, avaient déjà retardé de plus d'une journée l'annonce du précédent remaniement en juin.

Par conséquent, Christophe Castaner sera encore porte-parole du gouvernement mercredi matin et c'est donc lui qui, à ce titre, fera le compte-rendu du Conseil des ministres à la mi-journée.

Ce changement de porte-parole était devenu indispensable avec l'élection samedi de Christophe Castaner à la tête de La République en Marche - le choix d'Emmanuel Macron pour donner un nouveau souffle à son jeune mouvement.

Car ce politicien expérimenté de 51 ans, issu du PS, se retrouve désormais avec une triple casquette: porte-parole du gouvernement, secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et, depuis samedi, délégué général de LREM, une fonction à laquelle il ne tenait guère au départ.

Pour le remplacer, les noms qui circulaient le plus souvent ces derniers jours étaient ceux de deux très proches d'Emmanuel Macron, tous deux nommés secrétaires d'Etat en juin : Benjamin Griveaux (Economie) et Julien Denormandie (Logement), chacun étant soutenu par différents fidèles du chef de l'Etat. Mardi Julien Denormandie avait toutefois fait savoir qu'il n'avait «aucune autre ambition, aucune autre envie» que son portefeuille actuel.

Griveaux et Castaner gagnants

Le poste de porte-parole devrait donc revenir à Benjamin Griveaux, 39 ans, qui obtient sa revanche après avoir échoué à obtenir la direction du parti présidentiel.

Le nouveau porte-parole n'aura toutefois plus d'autre portefeuille ministériel, comme cela avait été le cas pour François Baroin et Laurent Wauquiez sous les présidences, respectivement, de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.

Benjamin Griveaux fait partie de la garde rapprochée d'Emmanuel Macron, qu'il a soutenu dès la fin 2015. Cet ex-conseiller de Dominique Strauss-Kahn, passé par le bureau national du PS, a l'expérience pour ce poste puisqu'il a été porte-parole d'En Marche pendant la campagne. Emmanuel Macron pourrait nommer un ou une remplaçant(e) comme secrétaire d'Etat à Bercy. D'où la nécessité de vérifications de patrimoine.

Le maintien de M. Castaner aux Relations avec le Parlement, fonction qui nécessite de négocier d'une façon neutre avec tous les partis, satisferait celui qui appelle familièrement le Premier ministre «mon poulet» et qui voulait rester à ce poste. Mardi midi, Edouard Philippe lui-même a plaidé sa cause, défendant la possibilité d'être à la fois ministre et chef du parti présidentiel.

«Il n'y a aucune règle juridique qui l'interdise. Ensuite, ça s'est beaucoup fait. Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur en 2006, était président du parti (l'UMP) dont j'étais membre (...) Moi, je pense que (Christophe Castaner) est tout à fait capable d'exercer ces deux fonctions», a-t-il dit en marge des Assises de l'économie de la mer au Havre.

Mais certains responsables d'En marche, de l’opposition ainsi que plusieurs experts ont jugé que M. Castaner serait alors à la fois juge et partie, une controverse qui a fait hésiter l'Elysée à le maintenir en place.

Plusieurs de ses soutiens avaient aussi fait valoir ces derniers jours la nécessité pour lui de rester ministre pour en toucher le salaire, parce que la direction de LREM était une fonction bénévole. S'il quittait le gouvernement, il retrouverait pourtant son poste et sa rémunération de député des Alpes de Haute-Provence.

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