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Des équipements de torture chinois proposés à la vente dans un salon militaire parisien

A la suite de cette révélation, le Milipol a choisi de fermer le stand qui proposait directement ses équipements de torture à la vente. (Photo d'illustration)[MARTIN BUREAU / AFP]

Un des stands du salon Milipol, qui se tenait du 21 au 24 novembre à Paris, a exposé des équipements de torture commercialisés par des entreprises chinoises.

Pourtant, l'Union européenne (UE) interdit l'importation et l'exportation de ce type de produits depuis 2006.

C'est Amnesty International qui a dévoilé l'information à l'organisation du salon, consacré à la sécurité intérieure. Le journal Libération a révélé, quant à lui, qu'il s'agissait de la société chinoise Origin Dynamic.

Lorsque la direction du salon a pris connaissance du problème, elle a donc pris des mesures d'urgence. «Le stand en question a été immédiatement fermé, mercredi soir, sous contrôle d'huissiers», a déclaré jeudi à l'AFP la directrice du salon Muriel Kafantaris, précisant que l'exposant avait été définitivement interdit d'exposer à Milipol.

Mais quatre exposants du salon ont également fait la promotion d'articles du même acabit, dans des catalogues cette fois-ci. Parmi les équipements figurent des entraves électriques pour les chevilles ou encore des fourches anti-émeutes et des gilets envoyant des décharges électriques.

La promotion de produits de torture interdite

Ceux-là ont écopé d'un simple «courrier d'avertissement». Ce, alors qu'ils ont, eux aussi, bafoué la législation européenne. En effet, en 2016, «l'UE a également interdit la promotion et l'exposition de ces équipements dans les salons professionnels», précise Amnesty.

«En ne faisant pas appliquer la législation, la France permet aux tortionnaires de venir faire leur marché», a jugé l'ONG avant de rajouter : «il est très inquiétant de constater que ces règles sont déjà bafouées, moins d'un an après leur entrée en vigueur».

Une commissaire européenne dénonce

Cecilia Malmström, commissaire européenne en charge du commerce, a également dénoncé cette «violation de la loi européenne» dans un tweet publié mercredi. 

«Des matraques à pointes, des manchettes électriques, bracelets pour chevilles - des outils de torture promus lors d'une foire commerciale au cœur de l'Europe. Tout simplement horrible. Cela semble être une violation flagrante de la législation de l'UE et j'attends des autorités françaises qu'elles enquêtent de toute urgence sur ce point. Merci à Amnesty International d'avoir fait cette révélation.»

«Nous avons lancé l' Alliance pour des échanges commerciaux sans intrument de torture' afin de mettre un terme à cette activité méprisable. Nous devons intensifier le travail et renforcer la coopération», a conclut la commissaire. 

L'«Alliance pour des échanges commerciaux sans intrument de torture» est une campagne de l'UE ayant vu le jour en septembre 2017 afin de promouvoir la législation européenne en la matière.

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