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Macron en «immersion» dans l'armée de Terre au camp de Mourmelon

Le président Emmanuel Macron (c) et le chef d'Etat major de l'armée de terre Jean-Pierre Bosser (d), arrivent au camp militaire de Mourmelon, le 1er mars 2018 [Yoan VALAT / POOL/AFP] Le président Emmanuel Macron et le chef d'Etat major de l'armée de terre Jean-Pierre Bosser, arrivent au camp militaire de Mourmelon, le 1er mars 2018. [Yoan VALAT / POOL/AFP]

Emmanuel Macron a passé une demi-journée jeudi avec l'armée de Terre dans les camps de Mourmelon et Suippes (Marne), pour assister en hélicoptère à des manoeuvres de chars et missiles à balles réelles et examiner les équipements dernier cri d'une armée qu'il veut «la première d'Europe».

Depuis la porte ouverte d'un hélicoptère Caïman qui survolait la plaine glacée, le chef de l'Etat, chaudement vêtu et équipé d'un casque anti-bruit, a observé des chars Leclerc qui tiraient leurs obus en roulant à toute allure vers un ennemi fictif, appuyés par des hélicoptères Tigre tirant également dans un fracas assourdissant. Au sol, des véhicules blindés épaulaient le déploiement de soldats qui faisaient feu eux aussi à balles réelles.

Coût de l'exercice, que l'armée avait planifié indépendamment de la visite présidentielle : environ 250.000 euros, selon un porte-parole.

Accompagné de la ministre des Armées Florence Parly et du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Jean-Pierre Bosser, il a ensuite examiné les nouveaux matériels du programme Scorpion, qui modernisera l'armée de Terre pour les 15 prochaines années. Un programme qu'accélérera la future loi de programmation militaire qui doit être votée d'ici l'été.

Le chef de l'Etat a pu voir le prototype d'un véhicule blindé Griffon - coût : un à deux millions d'euros - qui remplacera à partir de cette année des blindés qui ont plus de 30 ans d'âge, tout comme les Jaguar, prévus dans deux ans. Il a aussi pu soupeser les nouveaux gilets pare-balle, plus légers, et voir les nouveaux treillis mieux résistants au feu.

Il s'est ensuite fait présenter les nouveaux systèmes collaboratifs capables d'interconnecter engins et combattants grâce à la vétronique (réseau électronique interne). En échangeant leurs informations, plusieurs véhicules peuvent trianguler un attaquant et déclencher un tir de riposte en quelques secondes, «un premier pas vers l'intelligence artificielle», selon un représentant de la base. Il a pris en main l'un des modèles de fusils brouilleurs anti-drones que l'armée est en train d'évaluer.

Emmanuel Macron (c) lors d'une cérémonie militaire au  camp de Mourmelon, le 1er mars 2018 [Yoan VALAT / POOL/AFP]
Emmanuel Macron (c) lors d'une cérémonie militaire au camp de Mourmelon, le 1er mars 2018 [Yoan VALAT / POOL/AFP]

«Nous sommes à un tournant pour nos armées, en particulier l'armée de terre», a-t-il déclaré à l'issue de sa visite. «Mon objectif est simple : que notre armée soit sans conteste la première armée européenne, en termes de capacités et de technologie», a-t-il souligné.

«Le moral de l'armée de terre est à la hausse, mais avec des réserves. Il faut rapidement mettre des effets concrets de la LPM», a noté de son côté le général Bosser.

Le projet de loi de programmation militaire (LPM), présenté en conseil des ministres le 6 février, prévoit de consacrer 295 milliards d'euros à la Défense de 2019 à 2025. Ses priorités portent sur l'amélioration du quotidien du soldat et la modernisation d'équipements à bout de souffle. Il doit être examiné par l'Assemblée nationale du 20 au 22 mars.

Son objectif est de porter les dépenses de Défense à 2% du PIB français en 2025 - le niveau que réclame l'Otan à ses membres - soit 50 milliards d'euros, contre 34,2 milliards cette année, après des années de compressions budgétaires.

Sept soldats de l'armée de terre ont été tués depuis début 2018 dont cinq dans un accident d'hélicoptère dans le Var et deux la semaine dernière au Mali. 

Depuis son élection, Emmanuel Macron s'est rendu plusieurs fois sur des sites militaires afin de nouer un contact étroit avec l'armée dont il a fait une priorité, malgré des débuts conflictuels marqués par le départ du chef d'état-major Pierre de Villiers.

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