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La semaine de Philippe Labro : un scénario catastrophe, une compétition en or

Après la «remontada» des Barcelonais, Cavani et les Parisiens ont subi une «degringolada» contre les Madrilènes. [FRANCK FIFE / AFP]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour CNEWS Matin, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

MERCREDI 7 MARS

Les Marseillais sont ravis : le PSG a perdu. Alors, avec leur goût ancestral de l’humour, ils ont inventé, ce matin, l’expression «dégringolada». Histoire amusante des mots : tout commence, l’an dernier, avec Barcelone. (On parle de football, en ce début de chronique, je le signale à mes lecteurs et lectrices qui pourraient se dire : «De quoi nous parle-t-il ?»). Donc, le Barça, après avoir perdu au match aller, s’était démené pour gagner au retour, et remonter un handicap de plusieurs buts. La presse et les fans avaient alors parlé de «remontada». Depuis cette date, l’expression a fait son chemin. Hier soir, le PSG a été battu 2 à 1 et éliminé de la fameuse Ligue des champions. Les Marseillais, qui détestent ce club et ses joueurs (d’autant qu’ils ont reçu deux claques consécutives, de la part du PSG, en Coupe et en championnat), se régalent de cette «dégringolada». C’est la «régalada» à Marseille !

A Paris, ce matin, c’est la «catastrophada», la «déceptionada», la «désillusionada», la «déconfi­turada», la «désappointonada, la «n’importe-quoi-da», la «faut-tout-reprendre-à-zéro-nada». Oui, nada, c’est-à-dire rien, en espagnol. Restons-en donc à ce rien – après tout, ce n’est que du football, et laissons à mon talentueux confrère, Pierre Ménès, plus loin dans ce journal, le soin de faire son «analysada».

LUNDI 5 ET MARDI 6 MARS

Il me semble que l’on n’a pas assez pris de recul pour juger Angela Merkel, l’actuelle – et prochaine – chancelière allemande. La presse et les commentateurs ont suivi son long combat de plusieurs mois pour parvenir à ce qui est, sans doute, une coalition fragile, mais qui lui permet de conserver le pouvoir. Elle a fait preuve de patience, d’habileté, d’art du compromis. Certes, on peut s’interroger sur l’avenir de sa coalition. On peut, et on va, spéculer sur la personne, femme ou homme, qui lui succédera. Certes, mais, pour l’heure, voici une dirigeante en place depuis douze ans, qui a connu quatre présidents de la République française, et qui demeure le pilier, le pivot des deux pays qui portent encore l’Europe, par ailleurs en désarroi.

VENDREDI 9 MARS

Faut-il revenir sur la 43e cérémonie des Césars ? En vacances à l’étranger, j’ai suivi, sur une tablette, le déroulé de l’événement. Vu de loin, comme ça, et après lecture des commentaires, mes réactions sont diverses :

– A Paris, la Salle Pleyel est mieux adaptée à ce type de cérémonie que ne l’était le Théâtre du Châtelet, permettant au réalisateur d’effectuer de nombreuses améliorations techniques ;

– La multitude d’images d’archives, d’extraits de films, de clips d’annonce, d’hommages aux disparus (Quelle hécatombe, cette année ! Moreau, Ro­chefort, Darc, Darrieux…), ont contribué à mieux rythmer la soirée ;

– La mise en place – peut-être un peu directive, mais nécessaire – d’un temps de parole restreint pour les lauréats n’a pas toujours été bien acceptée par certains artistes, mais a, sans doute, allégé les interventions ;

– Les choix ont entériné l’émergence de nouveaux talents. C’est particulièrement vrai à propos de Petit paysan, dont le réalisateur a fait preuve d’une belle humilité, et, bien entendu, de 120 battements par minute, dont le succès était attendu et espéré ;

– Le maître de cérémonie, Manu Payet, en était à sa première expérience. C’est une épreuve difficile. Il n’a pas démérité, alternant les bons et les moins bons moments.

Alors, me direz-vous, suis-je plus indulgent que la presse du lendemain, qui ne parlait que de lenteur, d’ennui, de faux pas ? Oui, parce que, entre autres raisons, j’ai souvent du mal à supporter le dénigrement systématique de ceux qui regardent mais ne mesurent jamais assez le travail et le dévouement de tous les anonymes qui ont collaboré à cette soirée. J’en ai marre de la «dérisionada»

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