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Benjamin Griveaux : «Il faut affronter les vrais sujets»

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, revient sur les réformes engagées par l’Etat et la contestation qui en découle. Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, revient sur les réformes engagées par l’Etat et la contestation qui en découle. [© NICOLO REVELLI BEAUMONT]

Avant la manifestation prévue ce jeudi 22 mars, le porte-parole du gouvernement entend rassurer sur les réformes engagées.

Une semaine à haut risque. Les fonctionnaires et les cheminots sont appelés à se mobiliser en masse, ce jeudi, dans les rues du pays, pour protester contre les refontes annoncées du service public et de la SNCF. Mais alors qu’une paralysie dans les transports se profile, le gouvernement et son porte-parole, Benjamin Griveaux, entendent garder le cap. Car ils sont convaincus que les réformes engagées finiront, à terme, par être payantes.

Un vrai test social aura lieu demain pour le gouvernement. Cela vous inquiète-t-il ?

Nous sommes attentifs à la mobilisation de la rue, mais aussi à ce qui se dit à la table des négociations. Sur la refonte de la SNCF, pas moins de 70 réunions avec les partenaires sociaux sont prévues, au cours desquelles nous trouverons des accords. La réforme aura des répercussions positives sur le quotidien de plus de quatre millions d’usagers. Le but est de rendre plus efficace le ferroviaire, qui coûte aujourd’hui plus cher et connaît plus de problèmes qu’il y a dix ans, surtout en termes de ponctualité. Actuellement, un RER sur six et un TER sur dix sont en ­retard. Et les classes populaires sont les plus touchées.

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© NICOLO REVELLI BEAUMONT

Cette fronde survient après celles des retraités, des agriculteurs, des étudiants… Comment ­rassurer les Français ?

Il y a beaucoup d’impatience dans le pays, je la comprends. Il faut affronter les vrais sujets. Cela fait trente ans que l’on repousse les réformes délicates au lendemain. Par paresse, et par manque de courage. Résultat : des pans entiers de l’action publique ont été délaissés. Par exemple, l’école reproduit les inégalités, alors qu’elle devrait permettre aux ­enfants de s’extirper de leur condition sociale. L’ascenseur républicain est en panne. La France a été immobile trop longtemps, il faut la remettre en mouvement. Nous ne privatisons pas le service public, nous assurons au contraire sa pérennité.

En réalité, les vrais défenseurs du service public sont au gouvernement, pas toujours dans la rue.Benjamin Griveaux

Les projets de loi s’enchaînent ­depuis l’été. Pourquoi un tel rythme ?

Nous n’avons qu’une seule peur, c’est de ne pas suffisamment faire. Quand on mesure les urgences du pays, j’assume totalement ce rythme dense. C’est ce que les Français attendent et ont exprimé dans les urnes : une majorité nouvelle qui ­dépasse les clivages. Nous allons vite pour répondre à l’impatience de la population. En réalité, les vrais ­défenseurs du service public sont au gouvernement, pas toujours dans la rue.

Autre dossier sensible, Mayotte, où la contestation se poursuit malgré un accord avec l’Etat…

Mayotte, c’est trente ans d’administration défaillante, et donc un territoire qui n’a rien de commun avec les autres de la République. Nous avons hérité d’une situation difficile, avec des enjeux très lourds, comme l’insécurité et l’immigration. Il faut quasiment repartir de zéro, mais l’Etat sera de retour à Mayotte.

Que répondez-vous à ceux qui taxent Emmanuel Macron de «président des villes» ou «des riches» ?

Il n’y a pas une France des villes, où tout irait bien, et une France des campagnes, où tout irait mal. Il ne faut pas opposer, mais relier les périphéries avec les ­métropoles, les villes moyennes avec les aires urbaines… C’est ainsi qu’on recrée de la cohésion nationale. Nous ne sommes pas les diviseurs de la ­Nation. Notre principal adversaire, c’est la caricature – que Le Pen, Mélenchon et Wauquiez manient avec dextérité.

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© NICOLO REVELLI BEAUMONT

En tant qu’ancien membre du PS, quel regard portez-vous sur la nouvelle direction du parti ?

Parce qu’il n’a jamais fait un travail de clarification idéologique, le Parti socialiste ne va pas bien. Je souhaite donc beaucoup de courage à son futur premier secrétaire, ­Olivier Faure, et qu’il puisse incarner une opposition constructive, à l’écoute.

Personnellement, comptez-vous briguer la mairie de Paris en 2020 ?

Chez LREM, notre candidat, c’est le projet. Car j’ai une conviction : les Parisiens n’ont que faire de la tête d’affiche. Ils attendent des mesures de proximité (transports, sécurité…), mais aussi une vision à long terme.

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