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Face à Macron, la CGT tente d'initier une «convergence des luttes»

Des cheminots, des étudiants, des fonctionnaires manifestent à Paris le 13 avril 2018. [GERARD JULIEN / AFP/Archives] Des cheminots, des étudiants, des fonctionnaires manifestent à Paris le 13 avril 2018. [GERARD JULIEN / AFP/Archives]

«Convergence des luttes !» C'est le slogan que s'apprêtent à scander jeudi cheminots, fonctionnaires ou encore salariés de l'énergie, à l'appel de la CGT et de Solidaires, dans une première tentative de construire un front commun contre Emmanuel Macron.

Les initiateurs de cette journée d'actions nationale interprofessionnelle prévoient 133 mobilisations dans toute la France, auxquelles pourraient venir se joindre des étudiants.

A Marseille, la manifestation part à 10h30 du Vieux-Port, en direction de la place Castellane. Le cortège parisien quitte Montparnasse à 14h pour la place d'Italie. En plus des chiffres «police» et «organisateurs», un collectif de médias, dont l'AFP, publiera son propre comptage des manifestants des deux villes, réalisé par le cabinet Occurrence.

Outre les manifestations, les grèves devraient causer des perturbations. A la SNCF, un TGV sur trois et deux TER sur cinq seront en circulation.

Les perturbations s'annoncent plus faibles dans les transports urbains. A Paris, les problèmes concernent essentiellement les RER, avec notamment un train sur deux sur la ligne B. En revanche, la RATP annonce un trafic «normal» dans les métros, «quasi normal» dans les bus. A Marseille, seuls les bus devraient être légèrement perturbés.

Dans l'énergie, la CGT annonce des «coupures ciblées», «en direction des entreprises où les employeurs licencient» ou «criminalisent l'action syndicale». Parallèlement, le syndicat compte mener des «opérations 'Robin des Bois'», qui consistent à remettre le courant dans les foyers qui ne paient pas leurs factures, a indiqué Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

La mobilisation affecte aussi certaines crèches et écoles, où l'accueil des enfants ne sera pas toujours assuré. Dans les maternelles, les agents territoriaux spécialisés (Atsem) entament jeudi un mouvement de grève reconductible.

Des débrayages sont également prévus à La Poste, chez les fonctionnaires et dans l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France).

«Impact sur la croissance»

Si cette journée d'actions devrait bénéficier d'un grand soleil, le météo sociale, quant à elle, est orageuse.

Les grèves s'enchaînent dans divers secteurs : les cheminots en sont à leur huitième journée de grève depuis début avril contre la réforme ferroviaire, les fonctionnaires, qui défendent aussi leur statut, organisent une troisième journée de grève le 22 mai, la deuxième à l'appel de toutes les syndicats, Air France sort d'une neuvième journée de grève sur des revendications salariales.

La grogne monte également dans le secteur de la santé, notamment dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad).

En dehors du monde du travail, des facultés sont occupées ou bloquées par des opposants à la réforme «Parcoursup», accusée d'instaurer une «sélection» à l'entrée à l'université. Le mouvement a gagné Sciences Po, à Paris, qui était en partie occupé mercredi.

Désormais, la CGT et Solidaires espèrent construire un front unique à partir de ces colères. Une «coagulation» des «mécontentements» à laquelle ne croit pas le président Emmanuel Macron, qui estime que les différents mouvements ont «peu à voir» entre eux.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, arrive à Matignon pour une réunion avec le Premier ministre Edouard Philippe, le 13 mars 2018. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, arrive à Matignon pour une réunion avec le Premier ministre Edouard Philippe, le 13 mars 2018. [FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Philippe Martinez lui a répondu, mercredi soir sur Franceinfo, qu'il y avait un «tronc commun» autour des «questions de pouvoir d'achat» et «d'emploi».

Mais la «convergence des luttes», mot d'ordre de la journée, ne fait pas l'unanimité chez les syndicats. «Ce n'est pas la tasse de thé de la CFDT», déclarait fin mars son leader Laurent Berger, estimant que cela «ne permet jamais d'avoir des résultats concrets pour les travailleurs».

En revanche, la CGT ne désespère pas de rallier Force ouvrière. Aujourd'hui réfractaire, le syndicat pourrait changer de ligne après son congrès, qui a lieu à Lille du 23 au 27 avril. Pascal Pavageau, qui va succéder à Jean-Claude Mailly à la tête de FO, est ouvert à une «unité d'action».

Du côté du gouvernement, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, alerte sur «l'impact» des grèves «sur la croissance», même s'il est «limité» pour le moment. Selon M. Le Maire, «le plus tôt nous pourrons sortir» des mouvements sociaux, «le mieux ce sera».

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