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Qui est Pascal Pavageau, le successeur de Jean-Claude Mailly à la tête de FO ?

Seul candidat, Pascal Pavageau va succéder à Jean-Claude Mailly, vendredi 27 avril, et devenir ainsi le nouveau secrétaire général de FO. [© Joël Saget / AFP]

A 49 ans, Pascal Pavageau doit succéder ce vendredi 27 avril à Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force Ouvrière depuis quatorze ans, en marge du 24e congrès du syndicat.

Seul candidat à la succession de Jean-Claude Mailly, Pascal Pavageau n'est pas pour autant son digne héritier. Celui qui est déjà le secrétaire confédéral de Force Ouvrière depuis 2009 est pourtant engagé dans ce syndicat depuis les années 90, alors à peine âgé d'une vingtaine d'années.

A l'époque, il est étudiant à l'Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (ENTPE), où il crée une section de FO qu'il ne quittera plus. Diplômé en tant qu'ingénieur spécialisé dans le développement durable, il devient ensuite fonctionnaire, tout en évoluant au sein du syndicat.

En 2003, il est élu secrétaire général du Syndicat national des Ingénieurs des travaux publics de l'État et des Collectivités Territoriales (SNITPECT-FO), avant de devenir secrétaire fédéral à la Fédération FO de l’Équipement, de l’Environnement, des Transports et des Services (FEETS-FO).

En 2007, le gouvernement de l’époque regroupe plusieurs missions publiques au sein du grand Ministère d’État de l'Écologie, du développement et de l'aménagement durables (MEDAD). Pascal Pavageau organise alors la représentation FO au sein de ce ministère et pilote la délégation lors du Grenelle Environnement.

En 2009, il est élu secrétaire confédéral de Force ouvrière chargé de l’économie, de la fiscalité, du service public, du numérique, de la politique industrielle, de l’environnement et du développement durable. Réélu en 2011 au congrès de Montpellier, il le sera à nouveau en 2015 au congrès de Tours.

Deux styles aux antipodes

Les deux hommes se connaissent donc depuis longtemps. Mais n'ont jamais été considérés comme des proches. D'ailleurs, en 2011, quand Pascal Pavageau annonce à Jean-Claude Mailly qu'il souhaite lui succéder, ce dernier lui préfère l'un de ses fidèles collaborateurs, qui ne s'est finalement pas présenté. 

Désormais seul candidat, il a su se préparer et se faire apprécier de tous, au sein du syndicat. «Dans ma tête, je suis candidat depuis 2011, le moins qu’on puisse dire, c’est que je suis prêt» a-t-il expliqué à une confrère de Libération, qui lui a consacré un portrait.

S'affichant comme plus «direct» face à un exécutif qu'il juge trop centré sur la communication, il est déjà prêt à se battre. Il se présente ainsi comme un candidat «de la base», «indépendant» et uniquement encarté à Force Ouvrière.

A ses côtés, une jeune garde, soit six nouvelles têtes sur 13, qui vont faire leur entrée au bureau confédéral. Il promet de rajeunir et de féminiser le syndicat, voulant même «faire sauter le plafond de verre» dans un paysage ultra-masculin.

Le réformateur de Force Ouvrière ?

Loin d'être un opposant coriace au gouvernement en place, Jean-Claude Mailly ne s'est pas positionné – ces derniers mois – comme un adversaire à la politique menée par Emmanuel Macron. A tel point que certains adhérents lui auraient reproché son immobilisme.

Mais si la «convergence des luttes» syndicales n'est aujourd'hui pas au programme de Force Ouvrière, elle pourrait bien le devenir après le congrès. Car, sans apparaître totalement convaincu, Pascal Pavageau n'est pas réfractaire à l'idée et s'est même dit prêt à réfléchir à une «unité d'action».

Le 22 mai, la mobilisation de tous les syndicats de fonctionnaires pourraient être un marchepiedPascal Pavageau, futur secrétaire général de Force Ouvrière

Et tout en «ne voulant pas aller trop vite», le futur secrétaire général pourrait bien être à l'origine – dès les prochaines semaines – d'un durcissement de ton. Dans ses discours au congrès, il n'a d'ailleurs pas feint ses intentions, critiquant ouvertement la politique «du chacun pour soi» d'Emmanuel Macron.

Pour lui, le président de la République «se fiche des syndicats» et «ne supporte pas les contrepoids». Un positionnement qui rompt complètement avec celui de Jean-Claude Mailly qui avait notamment refusé de répondre à l'appel à manifester et à descendre dans la rue, lors des récentes mobilisations.

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