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Wambrechies a dit adieu à Angélique

«Angélique tu resteras notre ange bienveillante» : l'église de Wambrechies (Nord) était pleine samedi matin pour les funérailles de l'adolescente âgée de 13 ans, violée et tuée le 25 avril par un ancien voisin.

Des hauts-parleurs installés à l'extérieur de l'édifice religieux, qui peut contenir environ 700 personnes, ont permis à plus de 200 personnes de suivre la cérémonie sur le parvis, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des photos de l'adolescente et des bougies étaient installées à l'entrée de l'église Saint-Vaaste, et de nombreuses fleurs blanches déposées sur les marches.

«C'est un enfant que nous perdons. La perte d'un enfant engendre toujours un chagrin éternel», a déclaré le prêtre Jean-Luc Morand.

Son oncle a également pris la parole, se remémorant «Lilique», une fille «pleine d'énergie», fan de football et de gymnastique qui entretenait une relation «magique» avec sa soeur, plus âgée. «Chaque jour tu nous manqueras», a-t-il conclu, avant un bref mot de son parrain, rattrapé par les sanglots.

«Fragilité de la condition humaine»

«Ce drame doit aussi nous interroger sur la fragilité de la condition humaine», a poursuivi le prêtre.

Au terme d'une cérémonie de plus d'une heure et demie, le cercueil blanc est sorti, précédé du prêtre portant une photo de l'adolescente, au son d'une douce ballade portugaise et des cloches de l'église.

Sur le parvis, des applaudissements spontanés se sont élevés lorsque les proches, très affectés, ont descendu les marches. «Ça pourrait être notre fille», a expliqué Benoît, 37 ans, père d'une fille de 13 ans, habitant à Marcq-en-Baroeul et venu avec sa mère suivre les obsèques à l'extérieur.

«Ça nous touche encore plus, parce que c'est près de chez nous», a-t-il ajouté, préférant «laisser la place à la famille, aux amis» à l'intérieur de l'église.

Le cortège a ensuite pris à pied et sous le soleil la direction du cimetière, pour une inhumation dans la plus stricte intimité. Etaient notamment présents des élus locaux, le préfet de région et le ministre Gérald Darmanin, ancien maire de la ville voisine de Tourcoing.

La mère, le père et la soeur d'Angélique lors de la marche blanche, le 1er mai 2018 à Wambrechies [PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives]
La mère, le père et la soeur d'Angélique lors de la marche blanche, le 1er mai 2018 à Wambrechies[PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives]

Le corps d'Angélique a été retrouvé dimanche dans un bois à la suite des indications de David Ramault, 45 ans, qui a avoué le crime. Il a été mis en examen pour séquestration, viol et meurtre sur mineur de moins de 15 ans, et écroué.

Le parquet a également ouvert une enquête préliminaire distincte pour exhibition sexuelle.

Ce père de deux enfants, chauffeur de bus, a raconté aux enquêteurs avoir attiré l'adolescente chez lui, où il l'a violée et étranglée. Il a caché ensuite son corps dans un bois de Quesnoy-sur-Deûle, une commune voisine de Wambrechies.

Son avocat a souligné qu'il regrettait son crime, parlant d'«un homme complètement effondré, hagard, abasourdi, en larmes», lors de leur rencontre lundi.

Il avait été condamné en 1996 pour «viol avec arme», «attentats à la pudeur aggravés» et «vol avec violence», et était inscrit au fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS).

Dans des lettres écrites après son crime et adressées à sa famille, «il parle de troubles, de pulsions, de choses de sa vie qui sont en désordre», selon le procureur de la République de Lille, Thierry Pocquet du Haut-Jussé.

Une marche blanche avait rassemblé mardi 3.300 personnes dans cette ville de 10.000 habitants proche de Lille, selon la préfecture.

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