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8 Français sur 10 favorables au cannabis thérapeutique

Les Français plébiscitent très largement l'autorisation du cannabis sur ordonnance médicale, quelle qu'en soit la forme. Les Français plébiscitent très largement l'autorisation du cannabis sur ordonnance médicale, quelle qu'en soit la forme. [© LUIS ROBAYO / AFP]

Nous sommes arrivés à un «point de bascule», selon une récente enquête Ifop pour Echo Citoyen et Terra Nova. Le cannabis est de moins en moins diabolisé par la population, qui se dit largement favorable à usage strictement médical.

Actuellement, la consommation, tout comme la vente et la production, sont strictement prohibées par la loi. Mais, alors que plus d'un tiers des Français (34 %) a déjà consommé du cannabis (et 2 % quotidiennement), un changement de mentalité s'opère sur le front de l'herbe thérapeutique.

Les Français plébiscitent ainsi sans équivoque, à hauteur de 82 %, l'autorisation du cannabis sur ordonnance médicale, quelle qu'en soit la forme (fleur séchée, médicament, tisane, huile, sucrerie...), rapporte le sondage.

Près de trois personnes sur quatre (73 %) estiment en outre que l'Etat devrait financer la recherche sur les usages thérapeutiques du produit, et plus d'une sur deux (56 %) pensent même que le cannabis médical devrait être remboursé par la Sécurité sociale – comme en Allemagne.

Mais, dans l'éventualité d'un marché régulé et encadré, dans quels lieux vendre les produits à base de cannabis ? Les Français privilégieraient les pharmacies (61 %), les boutiques spécialisées (36 %) et, dans une moindre mesure, les bureaux de tabac (13 %).

A noter que la majorité d'entre eux souhaiteraient voir maintenue son interdiction dans certains cas (conduite d'un véhicule, lieux publics...), à l'instar de l'alcool.

Une aubaine pour l'économie de la santé

Sans surprise, la population reconnaît volontiers les effets positifs d'une telle réforme : une meilleure qualité des produits, un renforcement de la lutte contre les marchés souterrains... mais surtout, une hausse des recettes fiscales. Et elle souhaite en priorité que ces nouveaux bénéfices soient affectés au financement du système de santé (53 %), à la lutte contre les autres trafics (42 %), à la prévention sur les drogues (38 %), voire au remboursement de la dette publique nationale (23 %).

Signe, enfin, de l'évolution de l'opinion, une majorité des personnes interrogées aimeraient que ce soit organisé un vaste débat de société sur la question (40 %), plutôt qu'un débat parlementaire (16 %) ou des consultations citoyennes locales (14 %).

Quant à l'éventualité d'une dépénalisation des drogues dites «douces», comme le cannabis, elle fait son chemin : 41 % des Français s'y déclarent aujourd'hui favorables, quand ils n'étaient que 26 % en 1996, selon une enquête Ifop publiée en décembre dernier.

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