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Réforme des retraites : vers la fin de la grève ?

Le nombre de manifestants ne cesse de diminuer dans les rues du pays.[Ludovic MARIN / AFP]

Pause ou arrêt définitif  pour le mouvement ? La décision de l’Unsa (premier syndicat de la RATP), samedi, de suspendre la grève dans les transports est peut-être le tournant du conflit. Le trafic devait ainsi reprendre normalement ce lundi sur au moins douze lignes de métro, tandis que seul le RER B pourrait rester perturbé pour rejoindre Paris.

De son côté, la SNCF s’attend elle à un retour à la «quasi normale». Après quarante-six jours de perturbations, les usagers vont donc pouvoir reprendre leur souffle. Mais si cet apaisement pourrait être propice à la recherche d’une solution définitive à la crise, même la menace d’une reprise du conflit plane toujours.

Une érosion des contestataires

Le gouvernement avait fait un premier pas, le 11 janvier, pour tenter de calmer la colère. En retirant du projet de loi la très contestée mesure d’introduction de l’âge pivot dès 2022 (qui devait atteindre, graduellement, les 64 ans en 2027), il avait contenté la CFDT, pour qui ce point constituait la «ligne rouge». L’exécutif avait ainsi retiré de l’équation l’organisation syndicale la plus importante d’entre toutes (privé et public confondus).

Conséquence directe ou érosion plus profonde de la mobilisation anti-reforme, la manifestation de jeudi dernier n’avait réuni que 187 000 personnes dans toute la France (selon le ministère de l’Intérieur), contre 452 000 une semaine auparavant. Un chiffre très éloigné des 850 000 manifestants du 5 décembre, au moment du début du mouvement. A la SNCF, il ne restait plus que 4,6 % de grévistes en fin de semaine dernière, contre 55 % au départ. Cette évolution, va-t-elle permettre un retour aux négociations ? Les organisations syndicales et patronales doivent en tout cas présenter avant la fin avril leurs propositions pour atteindre l’équilibre financier du régime de retraites en 2027. Les syndicats ne baissent toutefois pas les armes.

Un moment charnière du mouvement pourrait aussi se jouer vendredi prochain, lorsque le projet de loi sera présenté au Conseil des ministres. Une journée de mobilisation est d’ores et déjà programmée ce jour-là, et sa réussite ou non sera scrutée. Les organisations veulent continuer à maintenir la pression, et ont assuré qu’il n’y avait aucune baisse de motivation dans leurs rangs. Il s’agit pour eux de «reprendre des forces», physiques et financières, selon Laurent Djebali, représentant des conducteurs de métro et RER à l'Unsa RATP. «Dès que les collègues sont prêts, on repart en illimité», affirme-t-il.

D’autres formes d’actions

Cette semaine pourrait aussi entériner le passage à de nouvelles formes de contestations. Si le blocage des ports est prévu de mercredi à vendredi et que les centres de tri de billets de la Banque de France vont démarrer leur deuxième semaine de grève (auxquels les transporteurs de fonds pourraient s’associer), des actions plus «marquantes» pourraient voir le jour. A l’image du Louvre, fermé vendredi dernier, ou du concert donné devant l’opéra Garnier en soutien au personnel gréviste.

La possibilité qu’une frange radicalisée verse dans des opérations plus violentes, comme cela a été le cas la même journée dans des locaux de la CFDT, est aussi à craindre. 

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