En direct
A suivre

Coronavirus : l'Etat place le mois de mars sous surveillance

Chaque jour compte. Fidèle à sa ligne, qui vise à éviter un reconfinement généralisé, le gouvernement temporise autant que possible face au coronavirus. Et ce même si de possibles tours de vis supplémentaires risquent d’être donnés en fin de semaine dans les zones où l’épidémie galope.

En déplacement lundi 1er mars à Stains (Seine-Saint-Denis), le président Emmanuel Macron a ainsi demandé aux Français de tenir «quatre à six semaines» de plus.

L’enjeu consiste, dans l’intervalle, à accélérer la vaccination, seule mesure capable d’éclaircir durablement l’horizon, tout en se tenant prêt à réagir si nécessaire.

Mais pour y arriver, l’Etat va devoir composer avec une population de plus en plus déboussolée.

Entre vigilance et endurance

Preuve que la situation sanitaire est toujours très fragile, un nouveau conseil restreint de défense sanitaire est organisé ce mercredi matin à l’Elysée. Les premières retombées des mesures prises à Nice (Alpes-Maritimes) et à Dunkerque (Nord), où un confinement le week-end a été décidé, y seront passées au crible.

Sauf surprise, Jean Castex devrait de nouveau s’exprimer le lendemain jeudi pour faire le point sur les concertations lancées dans une vingtaine de départements, dont Paris, très touchés par l’épidémie.

«Nous amplifions la vigilance», a d’ailleurs martelé, ce mardi, le Premier ministre, lors d’une réunion du groupe LREM à l’Assemblée. Et si le chef du gouvernement a reconnu, selon un participant, que «les semaines qui arrivent vont être difficiles», c’est bien «la stratégie de territorialisation, en adaptant au mieux la réponse», qui doit perdurer. L’endurance, avec l’espoir que le retour des beaux jours contribue à faire baisser l’épidémie, reste, en somme, de mise.

Mais le gouvernement parie plus que jamais sur l’efficacité des vaccins pour sortir de la crise. Après la publication d’études encourageantes, le sérum d’AstraZeneca vient ainsi de voir ses critères d’attribution élargis. Ce faisant, deux millions et demi de Français supplémentaires y sont devenus éligibles.

Surtout, «rien que sur le mois de mars», ce sont six millions de Français qui devraient se voir proposer une première injection, «ce qui fera 9 millions de personnes au total», a assuré, lundi soir, le ministre de la Santé Olivier Véran.

Une confiance à gagner

Dans l’attente, le gouvernement invite donc les Français à ne pas baisser la garde et à continuer de respecter scrupuleusement les règles. Mais pour prouver que sa stratégie est la bonne, et s’assurer la confiance de l’opinion, il va devoir surtout tenir ses promesses sur les vaccins.

Or, ce mardi, le ministère de la Santé a indiqué que seulement 25 % des doses de vaccin AstraZeneca reçues en France ont été utilisées. Le tir devra donc être vite corrigé. Car après le retard à l’allumage, et à mesure que les restrictions s’éternisent, il n’est pas sûr qu’en cas de nouveau couac, les excuses, techniques ou logistiques, soient facilement acceptées.

Selon une étude du Centre d’étude de la vie politique de Sciences-Po, publiée le 22 février dernier, la patience des Français est mise à rude épreuve. Plus de 40 % des sondés ont ainsi reconnu ressentir de la lassitude vis-à-vis de la situation sanitaire. Par ailleurs, près de 40 % des personnes interrogées se considèrent «méfiantes» vis-à-vis du gouvernement. Reste à savoir si «quatre à six semaines» seront suffisantes pour les faire changer d’avis. 

A voir aussi

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités