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Pancarte antisémite : six mois de prison avec sursis pour Cassandre Fristot

Cassandre Fristot a été condamnée ce mercredi 20 octobre à une peine de six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Metz. Cette enseignante de 34 ans avait brandi une pancarte antisémite lors d’une manifestation anti-pass sanitaire.

La jeune femme a aussi été condamnée à verser entre un euro symbolique et 300 euros à huit des 13 organisations qui s'étaient constituées parties civiles, parmi lesquelles le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), la Licra et SOS Racisme.

L'avocat général avait requis une peine de trois mois de prison avec sursis, trois ans d'inéligibilité (elle a été candidate aux législatives en 2012 pour le Front national) et la destruction des scellés. De son côté, la défense avait réclamé une relaxe.

Les avocats de Cassandre Fristot, qui ont justifié l'absence de sa cliente lors de l'audience par les menaces qu'elle reçoit, ont estimé que l’incitation à la haine raciale ne pouvait être caractérisée. Selon eux, le message sur la pancarte ne vise pas une communauté désignée. «Si elle a inscrit ces noms c’est uniquement pour leur lien avec la politique sanitaire ou le gouvernement actuel. L’élément constitutif de l’infraction fait défaut», ont-ils plaidé, selon Le Républicain Lorrain.

Concernant le «Mais qui ?», qui est considéré par certains comme une expression antisémite, ils ont affirmé que l’inscription servait à demander «qui est la manœuvre dans cette politique sanitaire».

«Dénoncer les puissants»

Cassandre Frisot encourt jusqu’à un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende. Le 7 août dernier, elle avait défilé dans une manifestation à Metz avec une pancarte où étaient inscrits des noms de personnalités majoritairement juives, qualifiées de «traîtres», avec le slogan antisémite «mais qui ?» (sous-entendu «Qui contrôle les médias, le pouvoir... ?»). «Elle répondra du délit de provocation publique à la haine raciale par affiches ou placards», avait indiqué le procureur de la République de Metz dans un communiqué.

Plusieurs associations, notamment la Licra (Ligue international contre le racisme et l’antisémitisme), se sont portées parties civiles dans ce procès. La défense a d'ailleurs demandé le rejet de leur constitution.

Selon les informations de France inter, qui a eu accès aux procès-verbaux, l’enseignante et ex-membre du Front National aurait affirmé aux policiers lors de sa garde à vue avoir voulu «simplement dénoncer les puissants, et non porter atteinte à une communauté, une ethnie ou qui que ce soit». «Les personnes mentionnées sur la pancarte le sont uniquement en vertu de leur fonction politique ou de leur notoriété», aurait-elle défendu, souhaitant dénoncer la politique sanitaire du gouvernement et niant toute forme d’antisémitisme. 

Largement relayée sur les réseaux sociaux, la photo de Cassandre Fristot et sa pancarte ont provoqué un tollé. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait qualifié l’écriteau «d’abject». Elle a également été suspendue de l’Education nationale en attendant le résultat des poursuites judiciaires et disciplinaires. 

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