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Fréjus : invoquant des menaces, des bénévoles des Restos du Coeur refusent de servir des migrants

Quinze bénévoles des Restos du Cœur à Fréjus ont démissionné car ils refusaient de servir à manger aux migrants. Le maire RN de la ville depuis 2014, David Rachline, a exprimé son soutien aux démissionnaires.

Deux cents. C’est le nombre de familles qui sont obligées de demander de l’aide aux Restos du Cœur chaque semaine à Fréjus. S’ajoute à cela les sans-papiers. Mais la semaine dernière, la totalité de l’équipe des « Restos » a démissionné. Violences fréquentes imputées aux migrants et une impossibilité de les inscrire (pour bénéficier d’aide, il faut une carte d’identité) pour les bénévoles, un délit de solidarité pour l’organisation principale de l’association, c’est finalement le maire de la ville en personne qui a tranché. Et son soutien va aux désormais quinze ex-bénévoles.

Interrogé par Var Matin, David Rachline a expliqué que « ces acteurs sociaux bénévoles se sont fait violenter et agresser » et que « les conditions de sécurité ne sont plus remplies pour qu’ils fassent leur travail sereinement. » Il termine : « leur hiérarchie leur tape dessus. J’en suis bouche bée. »

Toujours dans Var Matin, pour Hervé - un des quinze démissionnaires -, la cause principale liée à ce refus est due au fait qu’ils ne « pouvaient pas les inscrire », à cause de leur situation irrégulière. De plus, «il y a deux ans, certains sont devenus menaçants. Un membre de notre équipe s’est pris une boîte de conserve. Il fallait réagir. On a continué à servir à condition que les migrants soient accompagnés du travailleur social qui les suit ». Il ajoute que : « nous leur donnions des colis de dépannage », et conclut qu’en plus de la violence de certains migrants sur les bénévoles, « les clandestins et les sans-papiers ne sont pas suivis » par les travailleurs sociaux, d’où cette mesure radicale de ne plus les servir.

Une situation qui a débouché sur un conflit entre ces bénévoles locaux et la direction régional de l'association, sur fond de non respect des statuts des Restos du coeur. En effet, le premier commandement de la charte de l’association, et message initial de son fondateur Coluche, précise que « les Restos n’opèrent aucune discrimination et le respect de la personne humaine va de pair avec la solidarité. »

Depuis cette démission générale, ce sont les responsables d’une antenne voisine de Roquebrune-sur-Argens qui ont repris le flambeau.

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