En direct
A suivre

Prière musulmane à l'université de Reims : une enquête interne diligentée

Une vidéo diffusée mardi 22 février par le syndicat étudiant UNI, montrant une femme musulmane priant dans une salle de cours de l’université de Reims (Marne), a fait le buzz sur la toile. En réaction, la direction de l’établissement a annoncé ce mercredi l’ouverture d’une enquête interne.

L’extrait vidéo de 30 secondes a été visionné sur Twitter plus de 13.000 fois en moins d’une journée. Sur les images, une femme musulmane en train de prier sur un tapis prévu à cet effet dans l’une des salles de classe du bâtiment.

L’université a condamné ce mercredi, par l’intermédiaire d’un communiqué publié sur son site internet, cette pratique dans ses locaux. «L’université de Reims Champagne-Ardenne tient à rappeler que tout exercice du culte est proscrit à l'université conformément au code de l’éducation et ne saurait tolérer que celui-ci ne soit pas respecté».

La direction de l’établissement a également précisé qu’«une enquête interne a été immédiatement diligentée» et que «l’université décidera des poursuites disciplinaires et toutes autres actions juridiques à engager».

«Un but politique en cette période électorale»

Le président de la fédération Intercampus de l'Université Reims Champagne-Ardenne, Matéo Mevizou, a de son côté assuré qu’il s’agissait du premier incident de ce type dans l’université. «C'est la première fois que j'entends parler d'une pratique religieuse au sein de l'université», a-t-il ainsi dit dans une interview accordée à France 3 Grand Est.

Mais s'il dit condamner l’acte, le représentant étudiant se questionne aussi sur l’intérêt de cette diffusion d’images, critiquant «un but politique en cette période électorale». Représentant la droite étudiante et totalisant 20.000 adhérents dans l’Hexagone, le syndicat UNI a ainsi été directement pointé du doigt par Matéo Mevizou.

Un amendement LR rejeté en 2021

En avril 2021, les Républicains avaient soumis un amendement au Sénat afin d’interdire la prière dans l’enceinte des universités. «Nous devons refuser la pratique des prières dans les couloirs des universités. L’exercice du culte dans un lieu inapproprié ne me semble pas acceptable dans notre République », avait défendu le rapporteur Les Républicains (LR) Stéphane Piednoir lors de la présentation du texte.

Cette demande avait finalement été rejetée par la loi du 24 août 2021, autorisant l’exercice du culte à l’université dans «des locaux mis à disposition des aumôneries». 

Dissous en France en décembre 2020, le Collectif contre l'islamophobie (CCIF), reconstitué depuis en Belgique sous le nom CCIE pour «Collectif contre l'islamophobie en Europe», a de son côté indiqué, sur sa page Facebook, que «si l'on s'en tient, selon lui, à la laïcité, l'administration devrait faciliter la pratique du culte aux étudiants de toutes confessions en octroyant des lieux de prières.»

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités