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Paris : les mairies d'arrondissement serrent la vis avant le retour des terrasses estivales

Les terrasses estivales feront leur grand retour le 1er avril. Les terrasses estivales feront leur grand retour le 1er avril. [© Bertrand GUAY / AFP]

La fin de la récré est sifflée. A quelques jours du grand retour des terrasses estivales dans les rues de Paris, prévu le vendredi 1er avril, les restaurateurs sont inquiets : peu d'entre eux ont reçu leur autorisation, et certains ont essuyé un premier refus. Les mairies d'arrondissement assument le serrage de vis.

Pérennisées chaque année entre le 1er avril et le 31 octobre, les terrasses estivales font désormais partie du paysage parisien à l'arrivée des beaux jours. Mais cette année, pas question de laisser les restaurateurs faire n'importe quoi, ils devront tous respecter la nouvelle Réglementation des étalages et terrasses (RET) édictée le 1er juillet dernier, ou devront renoncer à leurs terrasses.

Un recadrage des élus de terrain

Certaines mairies d'arrondissement ont même décidé d'aller plus loin, en instaurant des règles encore plus drastiques que celles de la RET. C'est le cas dans le 9e, où la maire Delphine Bürkli a envoyé le 10 mars dernier un courrier à tous les restaurateurs précisant les règles spécifiques aux terrasses estivales que ces derniers devront respecter dans son arrondissement. 

Parmi celles-ci, «pas de contre-terrasse excédant les largeurs des devantures», «pas de contre-terrasses désaxées ou du côté opposé de la chaussée», «pas de terrasses sur les zones de livraison (ZDL) dans les rues à forte densité commerciale», et un «traitement des places au cas par cas».

Même constat du côté de Paris Centre, où l'intégralité des restaurateurs de la rue Montorgueil par exemple ont reçu une réponse négative à leur demande de terrasse estivale. Seules les terrasses déjà préexistantes à la crise sanitaire et autorisées à l'année seront donc de sortie cet été.

«On a eu autant voire plus de demandes que l’année dernière, mais on en a accordé beaucoup moins», concède Raphaëlle Rémy-Leleu, qui explique que la mairie de Paris Centre, tenue par Ariel Weil, a en effet mis en place de «nouveaux règlements encore plus précis» en matière de terrasses estivales.

Et ce, notamment afin «de prévenir les nuisances sonores», «limiter les empiètements sur les voies de chaussée» et «garantir la circulation des piétons», explique l'élue EELV, qui rappelle que son arrondissement accueille la «plus forte concentration de terrasses au km2 d’Europe, voire du monde».

Pour son collègue Nour Durand-Raucher, élu EELV dans le 11e, «les leçons de l'expérience de l'année dernière ont été retenues». Sur 650 demandes de terrasses estivales, environ 20 % ont d'ores et déjà été refusées et tout autant ont été retournées à l'envoyeur, en raison d'un dossier incomplet, explique-t-il, admettant que l'étude des dossiers – très chronophage pour les mairies d'arrondissement – était toujours en cours. 

Les restaurateurs dans le flou

Une nouvelle méthode que déplore Frank Delvau, le président de l'Union des métiers de l'hôtellerie (Umih) Paris Ile-de-France. Selon lui, sur les 12.000 terrasses estivales recensées l'an passé, à peine 4.000 pourraient obtenir une autorisation cette année. Beaucoup de restaurateurs n'auraient pas reçu de réponses, à moins de deux semaines de l'ouverture de la saison, et les autres auraient reçu des réponses négatives.

Autre injustice selon lui : alors qu'Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris, avait assuré que des terrasses estivales pourraient être installées «au cas par cas» sur des places de livraison à condition que celles-ci soient déplacées, Frank Delvau assure qu'il n'en est rien, puisque «tous ceux qui en ont fait la demande ont reçu une réponse négative».

Se disant «très mécontent» et se sentant «floué» alors que toutes les demandes auraient dû être traitées pour le 15 mars, ce professionnel de la restauration qui assure recevoir «de nombreux appels» de restaurateurs inquiets aimerait au moins obtenir les chiffres du nombre de demandes déposées cette année, ainsi que les réponses positives ou négatives apportées à celles-ci. «On attend toujours le retour. Ils sont incapables de nous donner le moindre chiffre».

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