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Sondage : 60 % des Français se disent pour l'interdiction du voile dans l’espace public

D'après un sondage de l'institut CSA pour CNEWS, publié ce jeudi 21 avril, 6 Français sur 10 se prononcent en faveur d'une interdiction du port du voile dans l’espace public. Un sujet qui, dans le contexte de la présidentielle, a refait surface ces dernières semaines en France.

Des deux finalistes au second tour de dimanche prochain, Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national, s'est ainsi plusieurs fois prononcée en faveur d'une telle interdiction.

A l'inverse, Emmanuel Macron, le candidat d'En Marche, a, lui, jugé ce projet incompatible avec le principe de laïcité et les valeurs de la République. 

Au regard des chiffres établis par cette enquête CSA *, une majorité de Français tend pourtant à se ranger à l'avis de la candidate du Rassemblement national.

Dans le détail, 35 % des personnes interrogées se déclarent ainsi «totalement pour» l’interdiction du voile dans l’espace public, tandis que 25 % se disent «plutôt pour». A contrario, 24 % des sondés sont «plutôt contre» et 16 % refusent catégoriquement l’interdiction de ce signe religieux dans la rue et autres espaces publics.

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Autre enseignement de ce sondage, Cette proposition est davantage soutenue par les hommes que par les femmes. Ainsi, 65 % des répondants hommes sont tout à fait favorables à l’interdiction du voile islamique dans la rue, contre 56 % des femmes.

Par ailleurs, les données par âge tendent elles aussi à plaider plutôt en faveur d’une interdiction du hijab dans l’espace public. En effet, seuls les 18-24 sont contre un tel projet, à 58%. Leurs aînés, les 65 ans et plus, approuvent largement cette proposition (71 %).

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LA DROITE largement pour l'interdiction 

Au plan politique, sans surprise, l'interdiction du port du voile dans l'espace public est largement approuvée par les électeurs de droite. Le «pour» l’emporte ainsi majoritairement chez les partisans de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, (98 %), suivis de près par les troupes du Rassemblement national (88 %) et les sympathisants des Républicains (84 %).

À gauche, les tenants d’Europe Écologie Les Verts (EELV) sont ceux qui s’opposent le plus à l’interdiction du voile dans l’espace public, (72 %) suivis par les sympathisants de La France Insoumise (LFI) à 58%.

Ceux qui se sentent proches de LREM, la majorité présidentielle, sont, eux, partagés et se prononcent à 53 % en faveur d'une telle interdiction. 

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Un sujet qui A fait couler beaucoup d'encre LORS DU DÉBAT

Concrètement, si elle est élue présidente de la République dimanche, Marine Le Pen n’envisage pas de faire une distinction entre un simple «hijab» (voile islamique couvrant uniquement les cheveux) et la burqa. Le port de ce signe religieux serait strictement interdit dans la rue, les commerces, les restaurants et les transports publics. En revanche, il resterait toutefois possible de le porter dans un domicile privé ou à la mosquée. Cette proposition de loi vise, selon la candidate du Rassemblement national, à combattre «les idéologies islamistes».   

«Je suis pour l'interdiction du voile dans l'espace public. Le voile est un uniforme imposé par les islamistes, une grande partie des jeunes femmes qui le mettent ne peuvent pas faire autrement en réalité, même si elles n'osent pas le dire. Il faut libérer l'ensemble de ces femmes et pour cela il faut interdire le voile dans l'espace public», a dit Marine Le Pen lors de son débat d'entre-deux-tours face à Emmanuel Macron ce mercredi 20 avril. 

De son côté, Emmanuel Macron s’est montré davantage conciliant sur la question en répondant à la candidate du Rassemblement national qu'en cas d'un second mandat, il n'interdirait «aucun signe religieux» dans l'espace public. 

«Vous créez un système d'équivalence par votre cheminement qui confond tous les problèmes et qui les entretient. La question du voile, c'est la question d'une religion. Moi je suis pour la loi de 1905, c'est notre République. La République est laïque. La laïcité, ce n'est pas combattre une religion», a-t-il affirmé. 

«Avec moi il n'y aura pas l'interdiction du foulard, ni de la kippa ni de quelque signe religieux, dans l'espace public. Le principe d'égalité, c'est que si vous rentrez dans cette logique Madame Le Pen, vous interdirez tous les signes religieux dans l'espace public et pas simplement le foulard», a ajouté le candidat d'En Marche.

Emmanuel Macron est même allé plus loin dans sa vision en accusant Marine Le Pen de «créer une guerre civile dans les cités» à travers l'interdiction du port du voile. 

«Les lois que vous prendrez, si vous étiez élue, ce que je ne souhaite pas évidemment, elles devront respecter la Constitution. Nos textes fondamentaux c'est cela : la laïcité. La laïcité c'est un principe de liberté. (...) Dans la cité, vous allez créer la guerre civile si vous faites ça. Je vous le dis en toute sincérité», a-t-il détaillé.

* Sondage effectué par questionnaire auto-administré en ligne, les 19 et 20 avril 2022, auprès d'un échantillon de 1.010 personnes inscrites sur les listes électorales représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de catégorie socioprofessionnelle, de région et de catégorie d'agglomération.

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