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Epinglée pour ses dépenses, la députée Coralie Dubost annonce son retrait de la vie politique

Coralie Dubost se dit victime de «lynchage» sur les réseaux sociaux.[Christophe ARCHAMBAULT / AFP]

«Je ne serai pas candidate à ma réélection», a annoncé Coralie Dubost sur Twitter, ce dimanche 1er mai. Dans un long message, la députée et présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée nationale donne les raisons de ce retrait de la vie politique, se disant notamment victime d'un «lynchage fantasmagorique sur les réseaux sociaux».

«Depuis quelques jours, ma personne est visée par des attaques injustes qui desservent mon groupe politique, les échéances électorales, et plus globalement, la démocratie, écrit-elle. Je refuse d'être l'instrument d'une cabale antiparlementaire, de la même façon que je refuse de me prêter à un ping-pong de justifications [...]».

Coralie Dubost, élue de la troisième circonscription de l' Hérault, fait ici référence à l'enquête publiée à son sujet par Mediapart, le 29 avril. Le média a révélé le contenu d'un rapport réalisé par un cabinet de ressources humaines et remis au déontologue de l'Assemblée nationale au printemps 2021.

Il y est question d'ex-collaborateurs de la députée, qui lui reprochent de leur avoir imposé «des tâches relevant de la sphère personnelle» ainsi que des propos et comportements «dévalorisants». Sont mentionnés des achats personnels pour l'élue, la surveillance du personnel de maison ou encore la réalisation de tâches domestiques. Des accusations que la principale intéressée réfute.

Les plaignants évoquent aussi un «conflit de valeurs» ou «éthique» concernant l'utilisation des avances de frais de mandats de Coralie Dubost. Pour rappel, cette enveloppe, d'un montant de 5.373€, est versée chaque mois à tous les députés et s'ajoute à la rémunération des élus. Elle est censée n'être utilisée que pour les dépenses exclusivement liées à la fonction de député.

Des «dépenses vestimentaires» importantes

Mais, d'après l'enquête de Mediapart, le rapport concernant Coralie Dubost a fait état de «dépenses vestimentaires mensuelles selon une fourchette allant de 1.500 à 2.000 euros» ou de «frais de restaurants très important». La présidente déléguée du groupe LREM aurait notamment dépensé jusqu'à 3.300€ en habillement et accessoires au mois d'octobre 2018.

Assurant avoir été «mal conseillée», la députée a indiqué avoir remboursé les frais jugés non-liés à l'exercice de son mandat, après un contrôle de la déontologue de l'Assemblée nationale pour les années 2018 et 2019.

Mais, aujourd'hui, les retombées de cette affaire poussent Coralie Dubost à renoncer à une candidature aux élections législatives de juin. Retraçant «cinq années au service des Français» au cours desquelles elle affirme n'avoir «compté ni les heures, ni les sacrifices personnels», elle écrit : «Aussi est venu pour moi le temps de me mettre en retrait de la vie politique et de me consacrer à ma famille».

«Rester fidèle à mes valeurs, c'est aujourd'hui protéger l'enfant que je porte de toutes les vicissitudes de l'exposition et de la vie politique, poursuit-elle. [...] Il y a deux mois, j'ai perdu mon père, un grand et honnête homme, j'aurais aimé consacrer plus de temps à ses derniers souffles, je veux en consacrer des paisibles à ceux de mon nouveau-né».

Rappelant sa «fierté» d'avoir travaillé sur des dossiers tels que «la loi Avia luttant contre le cyberharcèlement» ainsi que «la PMA pour toutes et la loi sur l'adoption», Cécile Dubost conclut son propos par des remerciements. L'un d'eux est adressé à Emmanuel Macron «pour sa confiance» et pour avoir «introduit la société civile dans la vie politique».

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