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CES 2017 : robotique et IA à l'aide des handicapés

Prothèse de main capable d'interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l'utilisateur présentée par la start-up BrainRobotics au salon d'électronique CES de Las Vegas, le 7  janvier 2017    [Sophie ESTIENNE / AFP] Prothèse de main capable d'interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l'utilisateur présentée par la start-up BrainRobotics au salon d'électronique CES de Las Vegas, le 7 janvier 2017 [Sophie ESTIENNE / AFP]

Grâce aux progrès de la robotique et de l'intelligence artificielle, le secteur technologique offre de nouveaux espoirs pour améliorer la qualité de vie des handicapés.

La startup américaine BrainRobotics présentait ainsi cette semaine au salon d'électronique CES de Las Vegas une prothèse de main capable d'interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l'utilisateur. Le fondateur de BrainRobotics, Bicheng Han, dit vouloir "fournir une prothèse à bas coût" mais "fonctionnelle", permettant un contrôle précis de la force exercée par chaque doigt.

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L'entreprise ambitionne une commercialisation d'ici un an pour moins de 3.000 dollars, quand les produits similaires actuels peuvent selon elle en atteindre plusieurs dizaines de milliers. «L'utilisateur peut contrôler (la prothèse) en se servant de la force de ses muscles», comme il le ferait de manière naturelle pour bouger les doigts de la main, selon Kacper Puczydlowski, un expert expliquant le fonctionnement du prototype à Las Vegas.

Le système d'intelligence artificielle repère certaines caractéristiques de ces signaux musculaires, comme leur ampleur par exemple, et "les passe à travers un algorithme de classification" qui "sépare les différents types de gestes" (poing fermé, index levé, etc). Il transmet ensuite celui qu'il a identifié et son intensité au moteur de l'appareil, détaille-t-il.

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La prothèse est calibrée initialement pour chaque individu en "entraînant" l'intelligence artificielle: l'utilisateur fournit une base de données de comparaison en répétant chaque "geste" à plusieurs reprises. La procédure, qui peut se faire à domicile, "devrait prendre moins d'un mois pour un utilisateur moyen, avec au moins 50% de musculature résiduelle", selon Kacper Puczydlowski.

Parler à l'oreille

L'intelligence artificielle peut aussi venir en aide aux mal-voyants. Facebook et Microsoft notamment ont dévoilé l'an passé des systèmes capables de "voir" des images et d'en décrire le contenu pour les aveugles.

Prothèse de main capable d'interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l'utilisateur présentée par la start-up BrainRobotics au salon d'électronique CES de Las Vegas, le 7  janvier 2017    [Sophie ESTIENNE / AFP]
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Prothèse de main capable d'interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l'utilisateur présentée par la start-up BrainRobotics au salon d'électronique CES de Las Vegas, le 7 janvier 2017

 

La société israélienne Orcam montre pour sa part au CES un petit appareil baptisé MyEye, qui s'adapte assez discrètement sur une branche de lunettes et est commercialisée depuis peu en France par l'intermédiaire d'Essilor.

Le dispositif intègre une caméra, qui "regarde" ce qui est devant l'utilisateur ou ce qu'il montre du doigt, et un haut-parleur qui lui parle à l'oreille. Il peut lire un texte, identifier des produits au supermarché ou des personnes, grâce aux technologies de reconnaissance visuelle d'une autre société israélienne avec laquelle Orcam partage un fondateur, MobilEye. Cette dernière est également fortement impliquée dans un autre domaine susceptible d'améliorer la mobilité des personnes handicapées: les voitures autonomes.

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Chez le danois Oticon, ce sont les objets connectés de la maison qui parlent à l'oreille du consommateur, malentendant cette fois: l'appareil auditif connecté que montre l'entreprise au CES peut par exemple recevoir un message, directement dans l'oreille de son utilisateur, quand quelqu'un sonne à la porte, ou déclencher automatiquement la cafetière quand on l'allume le matin, suggère une porte-parole de l'entreprise.

Bouger avec des exosquelettes

Hyundai ambitionne de son côté de s'attaquer à la paralysie avec des exosquelettes robotisés. Un prototype montré au CES s'adresse plus particulièrement aux paraplégiques, auxquels il rend la capacité de se lever, marcher ou monter des escaliers, détaille Jung Kyungmo, un ingénieur de recherche du groupe sud-coréen.

L'appareil, baptisé H-MEX, longe le bas de la colonne vertébrale et tout l'arrière des jambes, avec des attaches au niveau de la taille, des cuisses, des genoux et des pieds. Un système de motorisation permet de déclencher des mouvements de rotation au niveau des articulations, depuis des boutons de commande placées sur les béquilles et par l'intermédiaire d'une connexion sans fil. "Nous n'avons pas de plan pour produire des produits grand public", prévient Jung Kyungmo, mais "nous faisons des études cliniques dans des hôpitaux" pour le modèle H-MEX.

Le milieu médical, et plus particulièrement les centres de rééducation, c'est également le marché visé par la startup Japet de Lille (nord de la France) pour son exosquelette lombaire Atlas. Le dispositif repose sur quatre colonnes motorisées qui s'étirent "pour décompresser la colonne verticale et soulager les douleurs lombaires", explique un des cofondateurs, Damien Bratic.

Japet espère commercialiser son produit d'ici fin 2017 ou début 2018, et n'exclut pas par la suite de le décliner pour les problèmes au niveau des cervicales, ou pour les myopathies.

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