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Egalité du temps de parole entre candidats: casse-tête pour radios et TV

Les TV et radios, actuellement relativement libres d'inviter les politiques de tous bords, se verront contraintes de respecter la complexe règle de stricte égalité entre candidats à partir du 19 mars, date de publication de leur liste par le Conseil constitutionnel.[AFP/Pool]

Les TV et radios, actuellement relativement libres d'inviter les politiques de tous bords, se verront contraintes de respecter la complexe règle de stricte égalité entre candidats à partir du 19 mars, date de publication de leur liste par le Conseil constitutionnel.

Actuellement et jusqu'au 19 mars, les médias audiovisuels sont soumis à l'équité du temps de parole entre les candidats.

Appréciée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), la notion d'équité est basée sur la représentativité aux dernières élections, les enquêtes d'opinion et "la dynamique" de campagne (meetings, campagne d'affichage).

Les choses risquent de se corser à partir du 19 mars, lorsque chaque candidat aura droit au même temps de parole, sur chacune des radios et télévisions.

Le 8 février, huit radios et une télévision ont adressé un courrier au Conseil constitutionnel, réclamant de limiter cette règle d'égalité à deux semaines précédant le premier tour de l'élection, au lieu de cinq envisagées actuellement.

"Cette situation n'existe pas chez nos grands partenaires européens qui ne sont pas moins démocratiques que la France, pas plus qu'elle ne concerne ni la presse ni internet, pourtant des vecteurs tout aussi importants d'information que l'audiovisuel", ont fait valoir RTL, France Inter, France Bleu, France Info, France Culture, Europe 1, RMC, BFM Business et BFM TV à Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel.

Le groupe TF1, qui est également propriétaire de la chaîne d'information en continu LCI, France Télévisions (France 2, France 3, France 5 ...) et Canal+ (I-TELE), n'ont pas officiellement participé à ce coup d'éclat, mais leurs dirigeants n'en pensent pas moins.

Le CSA qui abonde dans le sens de ces médias, estime ne pas avoir la main sur ce dossier. Pas plus que le Conseil constitutionnel qui, lui, considère que tous les candidats sont égaux, dès lors qu'ils ont récolté les 500 signatures.

Le Conseil constitutionnel n'a pas encore donné suite au courrier du 8 février.

Les groupes audiovisuels menacent de réduire de manière drastique le nombre d'émissions politiques à partir de mars, pour rester dans les clous.

La stricte égalité du temps de parole a déjà fait une victime collatérale. Début février, l'animateur Dominique Souchier a claqué la porte de Europe 1, après que la direction lui a demandé de ne plus recevoir de personnalités politiques à ses émissions "C'est arrivé cette semaine" et "C'est arrivé demain", afin de respecter cette règle.

Déjà en 2007, elle avait fait grincer des dents et incité certains médias à privilégier les deux candidats favoris, au détriment de tous les autres. Le CSA a alors mis en garde (première étape de sanction) Direct 8, France Musique, RFI, Radio Classique et mis en demeure (deuxième étape, injonction à ne pas recommencer) TV5 Monde et France 24.

Jamais, le CSA n'a sanctionné financièrement des déséquilibres de temps de parole, car les médias prennent rapidement en compte ses remarques.

Le CSA a ainsi constaté qu'en janvier, certaines TV et radios ont consacré trop de temps de parole à Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Le Front national a rebondi sur cette remarque du CSA, en se plaignant de "discrimination négative" dans les médias, alors que le Front de gauche a réclamé que son temps de parole soit doublé en février, par rapport à janvier.

Le dernier rapport du CSA montre que le problème de "bipolarisation" Hollande-Sarkozy a été réglé.

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