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Les forces progouvernementales contrôlent Kismayo

Photo de l'African Union-United Nations Information Support Team de soldats près de Kismayo, le 1er octobre 2012. [Stuart Price / AU-UN Ist/AFP/Archives] Photo de l'African Union-United Nations Information Support Team de soldats près de Kismayo, le 1er octobre 2012. [Stuart Price / AU-UN Ist/AFP/Archives]

Les soldats somaliens et kényans ont pris mardi le contrôle du port de Kismayo, en dépit de plusieurs explosions provoquées en partie par les islamistes shebab, contraints d'abandonner cet ancien bastion trois jours auparavant, a-t-on appris de sources concordantes.

Les insurgés islamistes ont revendiqué certaines de ces explosions, et fait état d'un bilan d'au moins quatre morts non confirmé de source indépendante, alors que dans les autres cas, il s'agissait d'engins qu'ont fait exploser des démineurs des forces progouvernementales.

"Les forces alliées ont totalement pénétré et pris le contrôle de Kismayo aujourd'hui (mardi). Toutes les positions clé, y compris l'aéroport, le port et les principaux postes de police ont été sécurisées et la situation est très calme", a affirmé à l'AFP le général Ismail Sahardid, porte-parole des forces somaliennes à Kismayo.

Selon un témoin direct, Abdi Musa, "la première explosion a retenti près du bâtiment dit K2 abritant l'administration régionale, endommageant le mur du bâtiment, alors que des soldats somaliens et kényans commençaient à se disséminer en ville".

"Une seconde explosion a ensuite secoué le même bâtiment (....) mais nous n'avons pas entendu parler de victime", a ajouté cet habitant.

"Nous avons attaqué les mercenaires somaliens venus à Kismayo aider le régime kényan", a déclaré à l'AFP le porte-parole des shebab, Mohamud Rage, évoquant "entre quatre et six morts" au siège de l'administration régionale.

Une autre déflagration a également secoué le port, présentée par les forces progouvernementales comme une explosion provoquée, et par les shebab comme une attaque.

"Nous avons entendu une très forte explosion au port, où les chars kényans sont entrés à la mi-journée", a témoigné Abdikarim Mohamed, un autre habitant, sans pouvoir faire état d'éventuelle victime.

L'armée kényane a indiqué avoir fait exploser au total six engins retrouvés lors de sa progression en ville, sans faire de victime.

Les insurgés shebab ont abandonné Kismayo dans la nuit de vendredi à samedi, au lendemain d'un débarquement de plusieurs centaines de soldats kényans -- membres d'une force de l'Union africaine en Somalie, appelée Amisom -- sur deux plages proches, en vue d'un assaut contre la ville.

Ce port était devenu la capitale de facto des islamistes après la perte de leurs autres bastions depuis un an face à l'avancée de l'Amisom et d'un contingent distinct de soldats éthiopiens.

Les shebab ont cependant assuré que ce retrait était "tactique" et qu'ils comptaient transformer Kismayo en "champ de bataille" contre les forces progouvernementales.

Chars kényans en ville

Un habitant de Kismayo, Dahir Abdulahi, a pour sa part indiqué mardi à l'AFP "avoir vu trois chars et d'autres véhicules militaires appartenant aux forces kényanes faire mouvement à l'intérieur de la ville". "Ils ont également pris l'aéroport et le port", a-t-il ajouté.

"Aujourd'hui, la ville a une allure différente, nous pouvons voir que c'est une autre armée qui la contrôle pour la première fois depuis quatre ans", a commenté Mohamed Haji Bare, un autre habitant de Kismayo, en référence à la main-mise qu'exerçaient les shebab sur le grand port du sud somalien depuis août 2008.

Parmi les forces somaliennes entrées dans Kismayo figurent des combattants de la milice Ras Kamboni, dirigé par l'ancien chef shebab Ahmed Madobe, qui a rompu avec ses anciens camarades islamistes pour se ranger aux côtés des forces pro-gouvernementales.

Les habitants de Kismayo ne cachent pas leur inquiétude au sujet de la réapparition récente de milices, liées à des clans rivaux qui pour certains se disputaient la ville avant l'arrivée des shebab, disant craindre de nouveaux combats pour son contrôle et celui de son port lucratif.

La plupart des habitants de Kismayo, qui abrite entre 160.000 et 190.000 personnes, restaient confinés chez eux mardi par crainte de possibles accrochages avec des combattants shebab qui auraient conservé des positions.

"Les soldats kényans ont l'air posés et amicaux, mais qui sait comment ils réagiront quand les shebab commenceront leurs attaques de guerilla à l'intérieur de Kismayo", s'est inquiété Haji Bare, un des habitants interogés par l'AFP au téléphone.

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