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La torture continue à Guantanamo

Vue du "Camp 6" de Guantanamo Bay, à Cuba.[MLADEN ANTONOV / AFP/Archives]

Selon Nils Melzer, rapporteur spécial de l’ONU, un prisonnier de Guantanamo serait soumis à la torture. Le détenu s'appelle Ammar al Baloutchi et fait partie des hommes condamnés pour avoir collaboré aux attentats de 2001.

D’après le communiqué publié mercredi, Ammar al Baloutchi serait à Guantanamo depuis plus de dix ans. Avant d’être incarcéré dans la base américaine sur l’île de Cuba, il aurait subi des tortures pendant trois ans et demi dans des centres clandestins de la CIA, d’après Nils Melzer, qui n’a pas délivré sa source.

Selon le rapporteur, le nom du prisonnier a été cité à 153 reprises dans le «rapport sur la torture» de 2014 du Sénat américain qui relate les différentes «techniques avancées» d’interrogation utilisées par la CIA pour obtenir des informations, à la suite des attentats des tours jumelles.

«En ne poursuivant pas en justice la torture dans une installation de la CIA, les Etats-Unis bafouent la Convention contre la torture et envoient au monde entier un dangereux message de complaisance et d'impunité», a-t-il écrit.

L’ONU, les pays occidentaux et les organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué les Etats-Unis pour avoir créé un «trou noir juridique» où l’armée n’a «pas de limites». En effet, il y a beaucoup de prisonniers détenus pendant plus d’une décennie sans jugement ni condamnation.

Les Etats-Unis nient les accusations de torture 

Un porte-parole du gouvernement, Benjamin Sakrisson a nié toutes accusations de torture dans le camp de Guantanamo. «Ces allégations ont fait l’objet de multiples enquêtes dans le passé et aucune preuve crédible n’a été trouvée pour étayer ces informations», a-t-il déclaré.

Le camp de Guantanamo a été créé en 2002 sous George W. Bush afin de regrouper les «ennemis combattants», arrêtés après les attentats du 11 septembre 2001. Au total, près de 800 suspects auraient été condamnés dans cette prison mais le nombre se réduit peu à peu, au fil des années.

En 2016, Barack Obama avait présenté un plan pour fermer le camp mais en vain. Quant à Donald Trump, il veut le maintenir en service. D’ailleurs, quelques jours après son investiture en janvier 2017, il s’était positionné en faveur de la torture et avait déclaré «Absolument, je pense que cela fonctionne». 

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