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Pyongyang accepte l'offre sud-coréenne de discussions mardi prochain

Kim Jong-Un le 01 janvier 2018 lors de son discours à la nation pour la nouvelle année, tenu depuis un endroit non dévoilé par Pyongyang [- / KCNA VIA KNS/AFP/Archives] Kim Jong-Un le 01 janvier 2018 lors de son discours à la nation pour la nouvelle année, tenu depuis un endroit non dévoilé par Pyongyang [- / KCNA VIA KNS/AFP/Archives]

Pyongyang a accepté vendredi une offre sud-coréenne de discussions avec Séoul mardi prochain, qui seraient une première depuis 2015 et un nouveau signe de détente entre les deux voisins, à un mois des jeux Olympiques.

Cette annonce est intervenue quelques heures après que Washington et Séoul ont convenu de reporter leurs manœuvres militaires initialement prévues pendant les JO, des exercices qui, chaque année, contribuent à aggraver la situation sur la péninsule.

«La Corée du Nord nous a faxé ce matin un message, indiquant qu'elle acceptait la proposition de discussions le 9 janvier faite par le Sud», a déclaré à l'AFP un responsable du ministère sud-coréen de l'Unification, responsable des relations avec le Nord.

La rencontre aura lieu à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53), et portera notamment sur les jeux Olympiques de Pyeongchang (9 au 25 février) en Corée du Sud et sur «la question de l'amélioration des relations intercoréennes», selon le porte-parole du ministère de l'Unification Baek Tae-Hyun.

Des soldats nord-coréens et sud-coréens s'observent, dans le village de Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées le 27 novembre 2017 [- / KOREA POOL/AFP]
Des soldats nord-coréens et sud-coréens s'observent, dans le village de Panmunjom, dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées le 27 novembre 2017 [- / KOREA POOL/AFP]

Cette reprise de dialogue intervient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les essais de missiles.

Elle affirme aujourd'hui avoir atteint son objectif militaire, à savoir être en mesure de menacer du feu nucléaire l'ensemble du territoire continental américain.

Fax

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un l'a réaffirmé lundi lors de son adresse à la Nation du Nouvel An, en avertissant qu'il avait en permanence à sa portée le «bouton» atomique.

Mais il a aussi profité de ce discours pour, fait rarissime, tendre la main en direction du Sud, et évoquer une participation d'athlètes nord-coréens aux JO. Et Séoul a répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom.

Les deux Corées ont dès lors remis en service mercredi leur liaison téléphonique qui était coupée depuis 2016, continuant à jouer l'ouverture malgré les railleries du président américain Donald Trump qui s'était vanté d'avoir un bouton nucléaire «beaucoup plus gros» que celui de Kim Jong-Un.

Autre signe d'apaisement, Donald Trump et son homologue sud-coréen Moon Jae-In ont convenu jeudi soir que leurs manoeuvres conjointes «n'auraient pas lieu durant la période olympique». L'objectif étant que «les forces des Etats-Unis et de la Corée du Sud puissent concentrer leurs efforts sur la sécurité des Jeux», a confirmé la Maison Blanche dans un communiqué.

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a précisé que les manoeuvres Key Resolve et Foal Eagle auraient lieu après les jeux Paralympiques, qui s'achèvent le 18 mars. M. Trump avait dans un tweet indiqué que la reprise du dialogue intercoréen était «une bonne chose».

A Séoul, le porte-parole du ministère de l'Unification a indiqué que le nom des participants aux discussions de mardi et la taille des deux délégations seraient décidées dans des échanges de fax.

Insultes de Trump

«Je crois que le Nord va également avoir des discussions la semaine prochaine avec le Comité international olympique», a-t-il dit. Le Nord et Sud, qui sont aujourd'hui encore techniquement toujours en guerre, sont séparés depuis des décennies par la Zone démilitarisée (DMZ), l'une des frontières les plus fortement armées du monde.

Les derniers pourparlers bilatéraux de décembre 2015 s'étaient soldés par un échec, et avaient été suivis quelques semaines plus tard par un quatrième essai nucléaire nord-coréen. Deux autres ont eu lieu depuis. Le président sud-coréen Moon Jae-In est de longue date partisan du dialogue mais Washington a toujours dit qu'il n'accepterait pas une Corée du Nord dotée de l'arme nucléaire.

Pyongyang, qui soutient avoir besoin de l'arme atomique pour se protéger de l'hostilité de Washington, est sous le coup de multiples trains de sanctions internationales. Sur la seule année 2017, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté trois nouvelles séries de sanctions visant à contraindre Pyongyang à renoncer à ses programmes balistique et nucléaire.

Mais ces mesures de rétorsion n'ont pas fait céder Pyongyang, aggravant les inquiétudes internationales du fait de l'imminence des jeux de Pyeongchang. Ce rapprochement intervient dans un contexte de suspicion, voire d'hostilité de la part de Washington alors que MM. Kim et Trump échangent des insultes personnelles depuis des mois.

Le téléphone rouge intercoréen [Simon MALFATTO / AFP]
Le téléphone rouge intercoréen [Simon MALFATTO / AFP]

Le président américain a traité M. Kim de «petit gros» et «d'homme-fusée». Le dirigeant nord-coréen a qualifié l'occupant de la Maison Blanche de «vieux gâteux malade mental».

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