À absorber en cas d'accident nucléaire, les pilules contre l'iode radioactif connaissent une forte hausse de leurs ventes, comme le rapporte Le Point, ce dimanche 14 janvier.
Le site Nukepills («Pilules atomiques») a ainsi écoulé, au début du mois, 140.000 doses d'iodure de potassium en seulement 48 heures, contre quelque 8.400 en temps normal, souligne l'hebdomadaire.
Ingérer de l'iodure de potassium permet d'empêcher l'iode radioactif - échappé dans l'air en cas d'attaque nucléaire - de s'accumuler sur la thyroïde et prévenir ainsi l'apparition de certains cancers.
Le prix d'une pilule varie selon les marques de 6 à 93 cents et sa durée de vie est d'environ sept ans.
États-Unis : quand la guerre des boutons (nucléaires) fait vendre des pilules https://t.co/L0QhsIatbH pic.twitter.com/Y4NIne1YR9
— Le Point (@LePoint) 14 janvier 2018
La menace nord-coréenne en toile de fond
Si les ventes de pilules d'iodure de potassium ont le vent en poupe, cela s'explique par les menaces de guerre nucléaire auxquelles se livrent depuis plusieurs semaines Donald Trump et Kim Jong-un.
Concrètement, c'est lorsque le président américain a tweeté à l'attention de son homologue nord-coréen le message suivant que les ventes se sont envolées : «[...] Kim Jong-un a annoncé qu'il avait sur son bureau en permanence le bouton nucléaire. Est-ce que quelqu'un de ce régime appauvri et affamé peut l'informer que, moi aussi, j'ai un bouton nucléaire, mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne !»
North Korean Leader Kim Jong Un just stated that the “Nuclear Button is on his desk at all times.” Will someone from his depleted and food starved regime please inform him that I too have a Nuclear Button, but it is a much bigger & more powerful one than his, and my Button works!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 janvier 2018
Pourtant, si l'achat de pilules d'iodure de potassium tend à rassurer les Américains, celles-ci ne protègent en rien contre les radiations à proprement parler, prévient le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), l'agence américaine de protection de la santé publique.
Dans une autre mesure, l'annonce par le CDC d'un séminaire à venir sur la préparation au risque atomique n'a en outre rien fait pour faire redescendre la tension. L'agence a ainsi dû se justifier en expliquant que le séminaire était prévu de longue date et qu'elle en avait tenu un sur le même sujet en 2010.