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Sous pression, Donald Trump bouge un peu sur les armes à feu

Le président américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 20 février 2018 à Washington [Mandel NGAN / AFP] L'exécutif se dit ouvert à une nouvelle législation. [Mandel NGAN / AFP]

Confronté à une vague d'indignation née de la fusillade sanglante dans un lycée de Floride, Donald Trump est monté au créneau mardi sur les armes à feu, proposant d'interdire un mécanisme particulièrement meurtrier utilisé fin 2017 lors du carnage de Las Vegas.

Le président américain est sous pression en raison notamment de la mobilisation d'élèves rescapés du massacre, dont plusieurs dizaines ont pris en bus la direction de Tallahassee, la capitale de la Floride, où un vote vient d'exclure un durcissement des lois locales sur les armes à feu.

Ces lycéens de Parkland, au nord de Miami, doivent rencontrer mercredi des élus pour dénoncer l'inaction politique face à la multiplication des fusillades en milieu scolaire aux Etats-Unis ces dernières années. «Nous mettons notre colère et notre tristesse à profit pour faire quelque chose d'incroyable et faire changer les choses», a déclaré l'un d'entre eux, Tanzil Philip, dont le témoignage a été diffusé par CNN.

Un autre, Alfonso Calderon, a promis sur la même chaîne que la rencontre de mercredi ne «serait que la première étape» de leur mobilisation, laissant entrevoir une nouvelle donne dans un débat qui semblait complètement figé depuis longtemps. Le mot d'ordre de ces lycéens est de faire en sorte que la tuerie dont ils ont été victimes soit la dernière à déplorer aux Etats-Unis.

Donald Trump, qui a bénéficié durant sa campagne du soutien de la National Rifle Association (NRA), puissant lobby des armes à feu, se livre à un exercice d'équilibriste et reste à ce stade très prudent sur d'éventuelles modifications législatives d'ampleur.

Evoquant la fusillade de Las Vegas, qui a fait 58 morts en octobre dernier, il a annoncé mardi avoir demandé au ministère de la Justice des réglementations visant à interdire «tous les mécanismes qui transforment des armes légales en fusils automatiques». Ces textes, portant sur les mécanismes connus sous le nom de «bump stocks», devraient être finalisés prochainement, a-t-il assuré.

Des élus républicains mais aussi, fait rare, la NRA avaient évoqué après cette tuerie un possible renforcement des lois. Mais cinq mois plus tard, rien n'a bougé sur ce thème au Congrès.

Débat très sensible

Annonçant qu'il recevrait mercredi des étudiants et des enseignants mais aussi par la suite les représentants des forces de l'ordre, Donald Trump a promis «des avancées concrètes pour rendre les écoles plus sûres». «Que l'on soit républicain ou démocrate, nous devons maintenant nous concentrer sur le renforcement des Contrôles des Antécédents !» pour les acheteurs d'armes, a-t-il ensuite écrit sur Twitter.

Il avait la veille évoqué la même idée, sans toutefois préciser jusqu'où il était prêt à aller sur ce débat très sensible aux Etats-Unis.

Alors que plus de six Américains sur dix estiment que la Maison Blanche et le Congrès n'en font pas assez pour prévenir les fusillades de grande ampleur - selon un sondage publié par le Washington Post et ABC - l'exécutif a indiqué mardi être ouvert à une discussion sur un éventuel âge minimum pour l'achat d'armes semi-automatiques dotées de chargeurs à grande capacité.

Ces armes, telles que le AR-15 et ses déclinaisons, ont été utilisées par le tueur de Parkland et dans la plupart des grands massacres récents aux Etats-Unis, au premier rang desquels celui de Newtown dans lequel vingt enfants ont été abattus dans une école primaire en 2012.

En Floride en revanche, les élus de la chambre des représentants locale ont rejeté mardi la possibilité d'interdire les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité. Les élus se sont prononcés par 71 voix contre et 36 voix pour, lors d'un vote qui avait commencé par une prière en mémoire des victimes de la tuerie survenu dans leur Etat moins d'une semaine auparavant.

Prévue pour le mois de mars, des lycéens de Parkland ont annoncé une «Marche pour nos vies» à Washington et dans d'autres villes du pays, afin de réclamer des lois plus strictes sur les armes à feu.

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