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Guatemala : le CICR appelle à la mobilisation pour les disparus de la guerre civile

Le Guatemala commémore ce dimanche la mémoire des victimes de la guerre civile qui a ensanglanté le pays durant 36 ans, de 1960 à 1996. A cette occasion, le CICR appelle à la mobilisation pour retrouver la trace des quelques 5.000 disparus estimés par la Commission d’Éclaircissement Historique.

La plupart de ces disparitions sont liées aux agissements des forces de sécurité des pouvoirs autoritaires, sous l’influence notamment des Etats-Unis, qui se sont succédés durant la seconde moitié du XXe siècle. Au total, près de 200.000 personnes ont été tuées ou sont portées disparues, dont une grande majorité est issue de la population indigène. 

«Actuellement, 5.000 personnes ont déjà été retrouvées par des ONGs, dont certaines encore en vie, parfois à l'étranger, rappelle Kian Abbassian, qui dirige la mission du CICR au Guatemala. L'année dernière, quarante-quatre personnes ont ainsi été identifiées, dont certaines en Europe».

«80 ans pour retrouver tous les disparus»

Mais si lors des années qui ont suivi la fin du conflit, un travail de recherche avait été mis en place par la société civile et la communauté internationale, la mobilisation des autorités est restée insuffisante. «A ce rythme, il faudrait 80 ans pour retrouver tous les disparus, souligne Kian Abbassian. Or, les familles ont le droit et le besoin de savoir ce que sont devenus leurs proches afin de pouvoirs effectuer le nécessaire travail de deuil».

Le CICR espère ainsi la création d'une commission nationale chargée des recherches, qui permettrait de faire avancer les choses comme cela a été le cas dans d'autre pays de la région, notamment en Argentine, le Pérou, la Colombie ou le Mexique.

Afin d'attirer l'attention des autorités et de maintenir un soutien de la communauté internationale sur cette question qui continue à hanter le Guatemala, Kian Abbassian s'est rendu ce vendredi avec le CICR à Chiquimula, village proche de la frontière avec le Honduras, qui fut l'un des premiers à être frappé par l'offensive de guérilleros contre le pouvoir, en 1960.

A cette occasion, des prises de parole de victimes ont eu lieu, des écoles ont fait des présentations sur la mémoire et des artistes ont installé des statues représentant les disparus. Un évènement qui contribuera, espère le CICR, à rappeler que la question des disparus au Guatemala continuera à hanter le pays tant que le nécessaire ne sera pas fait pour faire toute la lumière sur le sort des victimes.

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