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Le parti Islam en lice aux élections communales belges

Selon Redouane Ahrouch, un tiers de la population bruxelloise est musulmane[Capture d'écran Youtube]

En octobre prochain, se tiendront les élections communales en Belgique. Le parti Islam déposera 14 listes à Bruxelles et se présentera dans une vingtaine de communes.

Créé en 2012 par Redouane Ahrouch, conseiller communal à Anderlecht, ce parti sujet à de nombreuses controverses, s'était présenté aux élections communales la même année, avant de remporter deux sièges de conseillers communaux : l'un à Molenbeek et l'autre à Anderlecht, rappelait ce vendredi matin le quotidien belge la Dernière Heure, auquel Redouane Ahrouch a accordé une interview.

Six ans plus tard, Islam ambitionne toujours la création d'un Etat islamique en Belgique, ainsi que l'instauration de la charia et la séparation des hommes et des femmes dans les transports publics. «Durant les heures de pointe, certaines personnes, surtout d'origine étrangère, profitent du fait que les véhicules sont pleins à craquer pour se "coller" aux femmes. Ce ne sont pas seulement les femmes musulmanes qui se sentent ainsi humiliées. C'est pourquoi je plaide pour que les hommes montent à l'avant et les femmes à l'arrière», a-t-il estimé.

Et le parti vise plus loin qu'à ses débuts, puisqu'en plus de quatorze des dix-neuf communes bruxelloises, le parti de Redouane Ahrouch sera présent cette année dans six communes de la province de Liège (Liège, Verviers, Herstal, Ans, Saint-Nicolas et Dison) et envisage de monter des listes à Namur, Mons et Charleroi. Après Bruxelles, Islam souhaite donc s'étendre à la Wallonie au niveau local (après avoir obtenu un résultat insignifiant en 2014, aux élections fédérales et régionales de Bruxelles et de Liège).

«L’homme devant, la femme derrière»

«Nous serons présents partout sauf à Woluwe-Saint-Lambert, Woluwe-Saint-Pierre, Auderghem, Uccle et Watermael-Boitsfort, où le nombre d’électeurs d’origine musulmane ne dépasse pas les 5 %», a précisé Redouane Ahrouch à nos confrères.

Petite nouveauté en 2018 : la parité hommes-femmes est obligatoire sur les listes électorales belges. Or, «nous, ce que l’on prône, c’est qu’il y ait d’office un homme qui soit positionné en tête de liste. Un homme vrai, courageux. L’homme devant, la femme derrière, et comme ça, elle se sent aussi en sécurité», assure le fondateur du parti à la Dernière Heure. Et de préciser : «Il est pour moi inconcevable qu’une femme tire la liste sauf si vraiment il n’y a aucun autre candidat de disponible.»

Polémique

Bien que les dirigeants du parti aient assuré vouloir «d’abord aider nos concitoyens et ce, peu importe leur conviction», le parti Islam inquiète jusque dans le gouvernement. Son interview n'est pas passée inaperçue, et a été vivement critiquée par Theo Francken. Sur Twitter, le secrétaire d'Etat à l'Asile et la Migration a exprimé son indignation.

«Le parti Islam ne veut pas "toucher à la Constitution", mais sépare les hommes et les femmes dans le bus. Il veut introduire la charia qui, selon la Cour européenne des droits de l'Homme, par exemple à cause des châtiments corporels et de la violation des droits des femmes, est contraire aux principes de la démocratie et de la CEDH», a de son côté réagi le ministre-président flamand Geert Bourgeois.

«Aucune concession sur nos valeurs. Quiconque le veut peut aller ailleurs», abonde le Bourgmestre d'Anvers, Bart De Wever.

Selon Redouane Ahrouch, un tiers de la population bruxelloise est musulmane. «Avec ce nom (Islam), nous représentons ce groupe», assure le conseiller communal anderlechtois. «D’ici douze ans, en 2030, Bruxelles sera principalement composée de musulmans. Et que souhaitez vous : un médiateur ou un extrémiste ? Tous comme les francophones ont le FDF (devenu DéFI, ndlr), il y a maintenant le parti Islam pour les musulmans.»

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