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Syrie : pour Assad, les accusations d'attaque chimique à Douma sont «une farce»

Capture d'écran d'une vidéo des secouristes syriens à Douma, le 8 avril 2018, après une attaque supposée chimique [HO / AFP/Archives] Capture d'écran d'une vidéo des secouristes syriens à Douma, le 8 avril 2018, après une attaque supposée chimique. [HO / AFP/Archives]

Le président syrien Bachar al-Assad qualifie de «farce», dans une interview publiée jeudi, les accusations d'une attaque chimique par le régime sur le bastion rebelle de Douma en avril.

Dans une interview au quotidien grec Kathimerini, le dirigeant estime que ces accusations «sont une farce, une pièce de théâtre, très basique, juste pour attaquer l'armée syrienne» et «remonter le moral des terroristes», comme le président Assad nomme généralement les rebelles qui combattent son régime.

Car, soutient-il, «les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et leurs alliés qui veulent déstabiliser la Syrie ont perdu une de leurs cartes maîtresses» quand les rebelles ont perdu la bataille à la mi-avril.

«Fake»

Il réaffirme que son pays «n'a plus d'arsenal chimique» depuis 2013 et estime que si une attaque chimique avait eu lieu dans cette zone, «il aurait dû y avoir des centaines voire des milliers de victimes» et non «45» comme rapporté par les secouristes. Il dit ne pas voir non plus pourquoi le régime n'aurait utilisé des armes chimiques qu'«à la fin de la bataille».

Il qualifie des vidéos tournées sur place par les secouristes de «fake», soulignant que l'attaque supposée n'a paru «tuer que des enfants et des femmes», tandis que «les médecins et les infirmiers, confrontés à une atmosphère chimique sans vêtement protecteurs, sont sains et saufs», et que les victimes paraissent «se rétablir juste en les lavant avec de l'eau».

Les vidéos ont été tournées par les Casques blancs, relève-t-il, des sauveteurs bénévoles «financés par le Foreign Office britannique».

M. Assad assure «ne pas avoir d'indications sur ce qui s'est passé» réellement ce jour-là à Douma, ville située dans l'ex-enclave rebelle de la Ghouta orientale, à l'est de Damas, évoquant la possibilité d'une attaque chimique délibérée des rebelles, ou d'une explosion, «ou qu'il n'y ait eu aucune attaque du tout».

Des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)se sont rendus en Syrie le 14 avril, sept jours après l'attaque chimique présumée, mais n'ont pu gagner Douma qu'une semaine plus tard, officiellement pour des raisons de sécurité.

L'OIAC a annoncé vendredi que ses experts avaient terminé les prélèvements, dont l'analyse devrait prendre «au moins trois à quatre semaines». Il comptent s'appuyer notamment sur l'exhumation de certaines victimes.

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