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Soudan : condamnée à mort après avoir été violée

Sur Twitter, un mouvement de soutien s’organise autour du mot clé #JusticeForNoura[Capture d'écran Twitter]

Amnesty International dénonce la condamnation à mort d'une jeune soudanaise de 19 ans. Noura Hussein, qui voulait devenir institutrice, est accusée d'avoir tué son mari, après qu'il l'ait violée.

C'est à l'âge de 16 ans que la jeune femme avait été forcée par son père d'épouser Abdulrahman Hammad. Après avoir terminé ses études, en avril 2017, elle a été contraite de s'installer chez lui, mais a refusé toute relation sexuelle, relaye l'AFP. 

Voilà pourquoi, le 2 mai 2017, son époux a appelé deux de ses frères et l'un de ses cousins. Il leur a demandé de l'aider à la retenir, pendant qu'il la violait. Lorsqu'il a essayé de s'en prendre une nouvelle fois à elle le lendemain matin, Noura Hussein est parvenue à s'échapper de son emprise, et à attraper un couteau dans la cuisine. En se défendant, elle a poignardé son époux, qui est décédé des suites de ses blessures.

La jeune femme est rentrée chez elle, mais son père a choisi de la remettre à la police. Au moment de son procès, en juillet 2017, le tribunal l’a déclarée coupable d'«homicide volontaire», après avoir appliqué une ancienne loi qui ne reconnaît pas le viol conjugal. Le 29 avril dernier, Noura Hussein a été reconnue coupable de meurtre et ce jeudi, elle a été condamnée. La famille de son défunt mari avait le choix entre une compensation financière ou une condamnation à mort. Ils ont choisi l’exécution. Désormais, les défenseurs de la jeune femme ont quinze jours pour faire appel.

«Noura Hussein est une victime et la peine prononcée à son encontre est d’une cruauté intolérable», a déclaré le directeur régional adjoint d’Amnesty International, Seif Magango, dans un communiqué. «La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant. L’appliquer à une victime ne fait que souligner l’échec des autorités soudanaises à reconnaître la violence qu’elle a enduré», a-t-il ajouté.

Sur Twitter, un mouvement de soutien s’organise autour du mot clé #JusticeForNoura. Une pétition a été lancée pour demander au gouvernement soudanais d'annuler sa condamnation à mort. A l'heure où nous écrivons cet article, elle a déjà recueilli plus de 94.000 signatures.

Ces dernières années, plusieurs ONG et de nombreux militants des droits des femmes ont multiplié les campagnes contre ces mariages forcés, auxquels sont régulièrement exposées des mineures, rappelle l'AFP. Un phénomène tristement répandu au Soudan.

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