Une révélation surprenante. Les carnets de voyage d'Albert Einstein, rédigés en 1922 et 1923 alors qu'il se trouvait en Asie, et venant d'être publiés par la Princeton University Press, mettent en lumière un racisme certain, comme l'a remarqué le quotidien britannique «The Guardian».
«Ce serait franchement dommage que ces Chinois supplantent toutes les autres races», «les enfants sont sans âme» ou encore «j'ai remarqué qu'il y avait bien peu de différences entre les hommes et les femmes ; je ne comprends pas quel genre d'attraction fatale les femmes chinoises possèdent qui fascine les hommes à ce point».
Voilà des morceaux choisis des notes couchées par le célèbre physicien au gré de ses pérégrinations en Chine ou au Ceylan (Sri-Lanka).
Autant de paroles qui tranchent avec les positions connues de ce pacifiste, qui a constamment dénoncé la ségrégation raciale.
Dans ses carnets, le prix Nobel épargne un pays, le Japon, arguant «que tout le monde ne peut que l'aimer et l'admirer».
Surprenante tolérance en Chine
Quant à ses habitants, il les dépeint comme étant «sans ostentation, honnêtes, dans l'ensemble très plaisants».
Ze'ev Rosenkranz, qui a traduit les carnets d'Einstein de l'allemand à l'anglais, se refuse à lui trouver des excuses, en légitimant ces propos comme reflets «des idées de son temps».
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— Ze'ev Rosenkranz (@einsteinstravel) 25 avril 2018
«Il existait déjà d'autres points de vue à cette époque, des vues plus tolérantes», lance-t-il ainsi au Guardian.
De façon surprenante, la réception de ces notes en Chine a été bienveillante, comme l'a remarqué Quartz.
A l'époque, «la Chine était pauvre et en retard, il y a avait parfois des famines et la plupart des individus ne savaient ni lire ni écrire. Les bébés mourraient jeunes. C'est compliqué de ne pas se montrer critique envers une Chine comme celle-là», peut-on par exemple lire sur le twitter chinois, Weibo.