La déforestation s'intensifie en Colombie

La Colombie a perdu 2.200 kilomètres de forêts au cours de l'année 2017, soit l'équivalent de la superficie du Luxembourg. 

Par rapport à 2016, la déforestation s'est accrue de 23% en 2017, selon un rapport publié, vendredi, par les autorités locales. Selon l'Institut d'hydrologie, de météorologie et d'études environnementales (Ideam), le phénomène est surtout présent dans la partie amazonienne du pays, qui concentre 65% des coupes, et où la déforestation a doublé en un an. 

Devant la presse, le ministre de l'Environnement, Luis Gilberto Murillo, a dressé le triste constat. «Si dans d'autres régions (dans le centre et sur la côté Pacifique), nous sommes parvenus à stabiliser voire enrayer la déforestation, en Amazonie, nous avons eu une hausse très forte». 

Une augmentation de l'activité humaine

En cause ? L'élevage intensif, la construction d'infrastructures de transports, l'exploitation du bois, les mines et cultures illégales, selon le rapport de l'Ideam. Pour Rodrigo Botero, directeur de la Fondation pour la Conservation et la développement durable, la déforestation serait imputable à l'augmentation des activités humaines dans des zones auparavant vierges. C'est ce que montrent les chiffres de l'Ideam : les trois quarts des arbres abattus en Amazonie l'ont été près d'une route, et un quart près d'une rivière. 

La présence de groupes armés illégaux met également en danger la forêt. Ils se disputent le territoire depuis que l'ancienne guérilla des Farc a conclu la paix avec les autorités en novembre 2016. A l'inverse, selon le ministre Murillo, les coupes forestières diminuent là où sont présentes «des communautés indigènes et noires». 

Après le Brésil, la Colombie est le second pays de la planète en termes de biodiversité. Ses forêts, qui couvrent 52% du territoire national, abritent 10% des espèces animales connues dans le monde.