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Bolivie : des manifestants humilient une maire en lui coupant les cheveux et en l'aspergeant de peinture rouge

Recouverte de peinture rouge, la maire a vu les manifestants lui couper les cheveux de force, et a été forcée à marcher pieds nus sur près de cinq kilomètres. Recouverte de peinture rouge, la maire a vu les manifestants lui couper les cheveux de force, et a été forcée à marcher pieds nus sur près de cinq kilomètres. [EPA]

Alors que la Bolivie traverse une crise déclenchée par la réélection controversée du président socialiste Evo Morales, des manifestants anti-gouvernement en colère ont humilié une maire mercredi 6 novembre. Ils l'ont traînée pieds nus dans les rues et mise à genoux, avant de lui couper les cheveux en public et de l'asperger de peinture rouge.

Ces manifestants étaient en train de bloquer un pont à Vinto, une petite ville située au centre de la Bolivie, quand des rumeurs ont fait état de la mort de deux opposants dans une localité proche, au cours d'affrontements avec des partisans d'Evo Morales, raconte la BBC. Le décès d'un étudiant de 20 ans des suites de ses blessures, à Cochabamba, à une quinzaine de kilomètres de Vinto, a été confirmé plus tard, portant à trois morts le bilan humain de la contestation.

Furieux, les manifestants ont fait irruption dans la mairie de Vinto, tenant la maire Patricia Arce responsables de ces supposés décès et l'accusant d'avoir incité des supporters d'Evo Morales à perturber le blocage qu'ils avaient mis en place. Ils l'ont sortie de force de son bureau, avant de mettre la feu au bâtiment et de briser toutes les fenêtres.

Contrainte de marcher pieds nus sur cinq kilomètres

Recouverte de peinture rouge, une partie des cheveux coupés, la maire a été forcée à marcher pieds nus sur près de cinq kilomètres sous les insultes et les menaces, selon les images qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux et les médias locaux. On y entend des hommes masqués et armés de matraques scander «meurtrière, meurtrière». L'édile a également été contrainte par les manifestants de signer une lettre de démission.

Ce n'est qu'au bout de plus d'une heure qu'elle a été secourue par les forces de l'ordre. Elle était jeudi en train de «se remettre» de cet incident, ont indiqué ses services au quotidien local Los Tiempos. Elle a reçu le soutien d'Evo Morales, qui a condamné jeudi l'humiliation qu'elle a subie. «Toute ma solidarité avec notre sœur, la maire de Vinto, Patricia Arce, kidnappée et vexée cruellement pour avoir exprimé et défendu ses idées et les plus pauvres», a écrit sur Twitter le président socialiste, réélu le 20 octobre dans des conditions troubles.

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