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Rassemblement évangélique de Mulhouse, juifs ultra-orthodoxes en Israël... Quand la religion participe à la diffusion du coronavirus

En France, c'est un rassemblement évangélique à Mulhouse qui a participé à propager le virus. En France, c'est un rassemblement évangélique à Mulhouse qui a participé à propager le virus. [Sébastien BOZON / AFP]

Rassemblement évangélique à Mulhouse, juifs ultra-orthodoxes en Israël désobéissant aux consignes de confinement, grande réunion de musulmans en Inde... Partout dans le monde, les religions semblent jouer un rôle dans la propagation du coronavirus, qui a déjà causé la mort de 70.000 personnes à travers la planète.

Un rassemblement évangélique à Mulhouse, point de départ de l'épidémie en France

Du 17 au 24 février dernier, alors que l'Hexagone n'était encore qu'au stade 1 de l'épidémie, un grand rassemblement évangélique s'est tenu à Mulhouse (Haut-Rhin), auquel ont participé entre 2.000 et 2.500 personnes, venues des quatre coins du pays, et même des Outre-mer. A l'issue de cet événement, plus d'un millier de fidèles ont contracté le virus selon une enquête de la cellule investigation de Radio France, et l'ont propagé à travers la France en rentrant chez eux. Un chiffre très au-dessus des premières estimations, qui faisaient état d'une centaine de contaminations liées à ce rassemblement en dehors du Grand Est. «Contrairement à ce que certains responsables politiques ont dit, nous n’avons pas ignoré les règles de sécurité de base, car à l’époque il n’y en avait pas encore», explique à Franceinfo Nathalie Schnoebelen, la chargée de communication de la Porte ouverte chrétienne, à l'origine du rassemblement.

Des juifs ultra-orthodoxes qui ne respectent pas les consignes sanitaires en Israël

En Israël, la moitié des patients hospitalisés pour cause de coronavirus sont des juifs ultra-orthodoxes, alors que ceux-ci ne représentent qu'environ 10 % de la population du pays. Un constat accablant, qui s'explique simplement : la grande majorité des membres de cette communauté religieuse ne respectent pas les règles de confinement ordonnées par les autorités israéliennes. Il y a d'abord une raison pratique à cela : les juifs ultra-orthodoxes bannissent de leur mode de vie la télévision et internet, ce qui rend l'accès à l'information d'autant plus compliqué. Mais la principale explication est idéologique : cette communauté «ultra» refuse tout ordre provenant des autorités israéliennes, n'écoutant que la parole des rabbins. 

Un rassemblement musulman en Inde responsable d'un tiers des contaminations dans le pays

En Inde, c'est un rassemblement religieux organisé par le groupe fondamentaliste Tablighi Jamaat, auquel ont participé plus de 3.000 musulmans à New Delhi mi-mars, qui est à l'origine de plus d'un tiers des cas de contaminations au Covid-19 dans le pays. En effet, sur les 4.067 cas confirmés en Inde, 1.445 sont des personnes ayant participé à cet événement, illégal au vu de la loi car les autorités indiennes avaient déjà à l'époque interdit les rassemblements de masse. Selon le gouvernement indien, cette grande réunion religieuse a doublé la vitesse de propagation du virus dans le pays : désormais, le nombre de cas double tous les 4,1 jours, contre tous les 7,4 jours auparavant selon le journal indien Mint

En Corée du Sud, une congrégation évangélique comme principal foyer de l'épidémie

En Corée du Sud, près de la moitié des quelque 10.000 cas confirmés de coronavirus sont liés à l'Eglise Shincheonji de Jésus, une congrégation évangélique considérée par certains comme une secte. Tout a commencé avec une adepte du mouvement, qui a participé début février à quatre cérémonies religieuses à Daegu alors qu'elle avait de la fièvre, avant d'être diagnostiquée positive au Covid-19. Après cette découverte, les autorités sud-coréennes ont lancé une vaste campagne de dépistage visant à tester les plus de 200.000 membres de cette congrégation. Sauf que cette dernière, créée en 1984 par Lee Man-hee, 88 ans, a été accusée par le gouvernement d'avoir fourni un listing inexact de ses adhérents et de n'avoir «pris aucune mesure pour encourager (ses) membres à coopérer de façon active avec les autorités sanitaires», de nombreux adeptes ayant refusé de répondre aux convocations.

En Iran, les autorités ont longtemps rechigné à fermer les plus grands sites de pèlerinage

En Iran, alors que le coronavirus est apparu officiellement le 19 février, les autorités de la République islamique ont attendu mi-mars pour fermer les sanctuaires et mausolées des deux plus grands lieux de pèlerinage du pays, Qom et Machhad. En dehors de la volonté de cacher la réalité de la propagation du coronavirus, «les ayatollahs au pouvoir s’accrochaient (...) à la fiction d’une immunité divine accordée aux centres de pèlerinage chiite (l'une des deux principales branches de l'islam, NDLR) qui (...) sont devenus de redoutables foyers de contamination», expliquait le 22 mars sur son blog hébergé sur le site du Monde Jean-Pierre Filiu, professeur d'histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po. Un entêtement empreint de religiosité qui a sans doute participé à la diffusion du Covid-19 en Iran, faisant de la théocratie islamique l'un des épicentres de l'épidémie dans le monde (60.000 cas et plus de 3.700 morts). 

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