Un Américain au secours du patrimoine français. L’architecte Gordon Schroeder, décédé en 2014, a légué une partie de sa fortune à six monuments hexagonaux.
Avant de mourir, cet amoureux de la France et de son architecture avait préparé ces dons sonnants et trébuchants. Il avait choisi à l'avance quelques joyaux dont il était tombé sous le charme lors de ses fréquents séjours en France. Additionnés, ses dons s’élèvent à 285.000 dollars (259.000 euros). Une somme remarquable, alors que la disette budgétaire frappe durement le patrimoine.
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Des dons qui tombent à pic
Parmi les six établissements qu’il a décidé de choyer figure l’abbaye de Vaucelles (Nord), trésor de l’architecture cistercienne. L’édifice s’est vu gratifier de 125.000 dollars. Un don qui tombe à pic pour l’association, qui poursuit depuis 40 ans un patient travail de restauration. Cette somme inespérée devrait être affectée à la sécurité incendie du lieu.
Autre monument désigné par le riche Américain, le château d’Arlempdes (Haute-Loire). Bâtie sur un piton volcanique, cette spectaculaire forteresse médiévale gérée par une association a hérité, elle, de 60 000 dollars. Une somme qui lui a permis de boucler son budget pour restaurer le donjon et la salle des gardes.
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Des rescapés de l'Histoire
Le château de Sarzay, dans l’Indre, rare forteresse en France à être sortie indemne non seulement des guerres de Cent Ans et de Religion, mais aussi de la Fronde et de la Révolution a récupéré pour sa part 25.000 dollars. L’édifice qui se visite et où l’on peut dormir avait été magnifiquement décrit par George Sand dans son roman «Le meunier d’Angibault».
25.000 euros, c’est aussi la somme attribuée aux jardins du château de Saint-Denis-sur-Loire (Loir-et-Cher). Ils sont aujourd’hui en pleine réhabilitation. Idem pour le château d'Olhain (Pas-de-Calais), formidable témoignage de l’architecture du moyen-âge, et pour le château de Bosmelet (Seine-Maritime), bel exemple de l’architecture du début du XVIIe.
Décédé sans postérité, la fortune de Gordon Schroeder est aujourd’hui gérée par une fondation éponyme. Son objet est de servir l’histoire en préservant l’architecture de maisons, églises et bâtiments ouverts au public aux États-Unis et en France. Cette fondation intervient également dans le domaine littéraire et éducatif.