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Elections à l'UMP : les principaux dysfonctionnements

Des bourrages d'urnes sont signalés dans plusieurs fédérations Des bourrages d'urnes sont signalés dans plusieurs fédérations[Patrick Kovarik / AFP]

Alors que l’on ne savait toujours pas lundi matin qui de François Fillon ou de Jean-François Copé sera le prochain dirigeant de l’UMP, premier bilan des dysfonctionnements d’une élection sans précédent.

Mauvaise organisation

Dès dimanche, les premiers couacs apparaissent dans l’organisation du scrutin. Dans de nombreux bureaux de vote, les militants de l’UMP doivent attendre plusieurs heures avant de glisser leur bulletin dans l’urne. Les Fillonistes accusent Jean-François Copé, théoriquement en charge de l’élection, d’avoir limité le nombre de bureaux dans les secteurs favorables à François Fillon. Ce dernier, après avoir patienté une heure dans une file à Paris, avait émis une première critique à peine voilée à l’encontre de son concurrent, regrettant « que l’organisation n’ait pas été plus fluide ». Du point de vue organisationnel, le rôle de la COCOE, la commission d'organisation et de contrôle des opérations électorales - élue en 2010 et présidée par le sénateur Patrice Gélard - est l'objet de nombreuses critiques du fait de son incapacité à centraliser et à contrôler les résultats.

Bourrages d’urnes

Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir commis des irrégularités, voire des bourrages d’urnes. Les soupçons pèsent notamment sur les fédérations méridionales. Les Fillonistes – comme Jérôme Chartier interrogé lundi matin sur BFM, accusent les partisans de Jean-François Copé d’avoir bourré les urnes dans le Gard et dans les Bouches-du-Rhône. Inversement, les Copéistes estiment que les urnes ont été bourrées en faveur de François Fillon dans les Alpes-Martimes à Nice (le nombre des bulletins serait supérieur à celui des signatures de plusieurs centaines d’unités). D’autres irrégularités de ce type ont été évoquées concernant des bureaux dans le 16e arrondissement de Paris ou dans l’Oise.

Fraudes diverses

Au-delà des bourrages d’urnes, plusieurs autres irrégularités potentielles font peser des soupçons sur la transparence du vote. Bernard Debré, partisan de François Fillon, indique ainsi que 800 votes auraient été annulés à Neuilly-sur-Seine (92) sans justification objective. Le député de Paris évoque aussi d’étranges renouvellements d’adhésions de dernière minute, réglés en liquide, ce qui est interdit. On évoque enfin, particulièrement dans les rangs fillonistes, des procédures douteuses concernant les procurations.

Communication houleuse

Face à l’incapacité de la commission électorale de proclamer les résultats, Jean-François Copé s’autoproclame vainqueur peu avant minuit. Réaction immédiate de François Fillon  qui déclare « qu’il ne laissera pas voler la victoire aux militants». Les lieutenants des deux rivaux s’écharpent parfois avec plus de verdeur. Sur Twitter, le député Lionel Tardy (pro-Fillon) dénonce les « c….. » de Valérie Rosso-Debord (pro-Copé). Sur Europe 1, Valérie Pécresse (pro-Fillon) s’oppose vivement à Michèle Tabarot (pro-Copé) : « Ce n’est pas parce que vous répétez un mensonge qu’il devient une vérité », assène la première à la seconde. Et malgré les appels à la concertation ou à la dédramatisation – comme ceux de Bernard AccoyerJean-Pierre Raffarin ou Alain Juppé, cette nuit risque de laisser des cicatrices profondes au sein de l’UMP.

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